Véronique Lambert, 45 ans est d’origine belge. Elle a travaillé au Luxembourg au sein d’une banque durant plus de dix huit ans. Suite à un burn out, elle a décidé de se reconvertir. Elle est désormais sophrologue-réfléxologue à Messancy en Belgique. Elle s’est spécialisée dans l’accompagnement des personnes souffrant d’acouphène, problème qu’elle connaît bien.

L’acouphène n’est pas défini comme une maladie en soi. On le désigne plutôt comme des symptômes qui se soignent difficilement mais avec lesquels on apprend à vivre normalement.

Comment pourrait-on décrire cette maladie ?
Véronique Lambert  – Un acouphène est un bourdonnement léger plus ou moins intense qui se manifeste dans une oreille (ou les deux) ou bien dans la tête. Il peut s’apparenter à un sifflement, à un grésillement silencieux, etc.

Comment vit-on avec des acouphènes ?
VL – Je vis avec ces symptômes depuis 10 ans maintenant. Je pense que l’on peut dire qu’ils sont envahissants. Avec le temps, cela peut poser des problèmes de concentration. L’anxiété, due à ses bruits persistants, peut amener à la dépression. Je reçois des personnes qui en arrivent même à penser au suicide. Par conséquent, ce n’est pas un problème de santé à prendre à la légère.
Quand on ne trouve pas de solution concrète, la vie peut devenir un enfer.

Mais je souhaite rassurer les personnes, il existe des exercices en sophrologie qui permettent d’être moins sensible à l’intensité de ces sons.

“80 % de l’info vient du corps au cerveau, 20 % du cerveau au corps”

Pourquoi les spécialistes de la santé vous envoient des patients ?
VL – Je tiens à noter qu’un sophrologue n’est pas un médecin. On consulte un sophrologue lorsque la personne a tout essayé sur le plan médical. En général, on consulte avant de venir me voir ; un Oto-Rhino-Laryngologiste, parfois un dentiste, souvent un ostéopathe, un audio prothésiste sans avoir de résultats. Ces nombreux spécialistes n’hésitent pas à m’envoyer leurs patients. Mon objectif est de la guider, de l’accompagner, de la comprendre. J’essaie surtout de faire prendre de la hauteur à mes clients face à cette situation qui, sur le long terme, devient invalidante. Il existe des techniques qui soulagent.

Est-ce que les acouphènes peuvent pousser les personnes au suicide ?
VL – Je ne dirais pas ça. Il faut s’imaginer vivre avec un sifflement quotidien dans les oreilles ; qui ne se cesse jamais. Certaines personnes se retrouvent dans un grand désespoir, seules face à ce “bouhaha” dans leur tête. Il arrive qu’elles veuillent en finir en choisissant des méthodes radicales.

Encore une fois, c’est une réaction normale à un défi cyclopéen. Mais je le répète, tout ceci se soigne bien avec des méthodes adaptées.

“Ecouter ce que votre corps essaie de vous dire”

Comment se déroulent les séances de sophrologie ?
VL -Tout d’abord, on décortique le mécanisme de l’acouphène. On apprend à respirer et à se détendre avant tout. S’approprier ce que l’on vit est important. La souffrance devient au fil du temps “une douce amie”.

Avez-vous une expérience positive à nous relater ?
VL – Un jour, un instituteur de 35 ans est venu me consulter dans mon cabinet pour des acouphènes apparus du jour au lendemain. Il en a parlé autour de lui et dans son entourage mais à chaque fois, on lui précisait « Arrête d’y penser, ça va passer ! ». Ce genre de réaction des proches ou encore des ami(es) est fréquente. Elle peut décourager la personne qui ne comprend pas ses symptômes et qui vit avec un bruit assourdissant au quotidien dans son ou ses oreilles.

Nous avons donc travaillé ensemble sur le lâcher-prise face à cette situation et nous avons réussi à trouver d’autres centres d’intérêts lui permettant de se concentrer sur autre chose. 7 séances après, le maître d’école a pu retrouver une vie normale. Je pense qu’il est essentiel de construire un cercle vertueux.

“Le bruit est omniprésent dans notre environnement”

Pensez-vous que la crise sanitaire a accentué ce phénomène ?
VL – Je pense tout d’abord que nous vivons dans une société de plus en plus bruyante : la circulation, les espaces de travail, les casques audio continuellement sur les oreilles ; les discothèques, les lieux d’animation, etc sont des endroits où le bruit est omniprésent. Bien évidemment, tout ceci n’est pas bon pour nos oreilles. Je crois qu’il faut préciser que les cellules de l’oreille détruites ne se reconstruisent pas. Elles sont perdues à tout jamais.

Le message important est donc de les protéger en les éloignant des environnements toxiques.

Contact

Véronique Lambert
Sophrologie et réflexologie
+32 472 95 83 12
[email protected]

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