Il aura fallu de quelques messages d’influenceuses semi-anorexiques pour que, soudainement, l’Ozempic devienne LE produit à s’injecter pour qui veut perdre du poids. Sauf que ce n’est pas le but de ce médicament conçu pour aider les personnes atteintes de diabète de type 2 au contrôle de leur glycémie. Mais c’est une autre propriété qui génère un engouement actuellement.

Une “popularité” telle que de nombreuses pharmacies sont en rupture de stock et ne peuvent plus servir les “vrais” malades de diabète sous traitement. Les boites d’Ozempic partant vers d’autres usagers appréciant son effet sur le ralentissement de la vidange de l’estomac, retardant de fait la sensation de faim et donc invitant à modérer son alimentation…

🇱🇺 Au Luxembourg, la Direction de la Santé reconnaît que la pénurie guette les officines. « Les voyants se sont allumés », avertit Paulette Lenert dans une réponse parlementaire. Et la ministre de la Santé d’expliquer qu’effectivement, au Grand-Duché aussi, il semble qu’un usage “off label” du médicament soit de plus en plus fréquent.

Un rappel aux médecins

Est-ce répréhensible pour autant ? A priori pas pour l’usager. En effet, le médicament n’est délivré que sur ordonnance. C’est donc au médecin de juger de la pertinence de laisser son patient avoir accès à ce produit, y compris “hors autorisation de mise sur le marché”. Le professionnel reste libre dans sa prescription mais doit pouvoir la justifier en cas de litige.

La Caisse nationale de santé ne rembourse, elle par contre, l’achat d’Ozempic qu’en cas de signalement précis de son usage dans le cadre d’un traitement d’un diabète de type 2. Une sollicitation que la CNS a vu grimper ces derniers temps, reconnaît la ministre luxembourgeoise.

Ainsi, l’an passé, si 7.290 assurés ont bénéficié d’un remboursement d’insuline (ou produits analogues) pour traiter un diabète de type 1. Dans le même temps, 41.176 personnes ont obtenu un dédommagement après l’achat d’un médicament abaissant la glycémie dans des cas de diabète de type 2. Pas certain qu’ils soient tous atteints d’un dysfonctionnement de leur pancréas !

Le 18 octobre dernier, le ministère de la Santé luxembourgeois s’est donc permis un rappel aux médecins du pays. Une directive rappelant que l’Ozempic devait être « prescrit prioritairement » aux diabétiques, cela afin d’éviter un manque de boites dans les pharmacies.

Dangers avérés

🇫🇷 En France, ce 1er mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a tiré plus fort encore le signal d’alarme, parlant d’ « usage détourné » du produit en question. L’Asurance maladie, sur un an, estime que sur 215.000 affiliés ayant eu accès à l’Ozempic, 2.185 bénéficiaires « peuvent être considérés comme non diabétiques ». Des bénéficiaires certainement attirés par le profil “coupe-faim” vanté autour de ce produit.

L’ANSM rappelant que, pris à long terme en dehors des cas de diabète, le médicament peut s’avérer dangereux pour ses utilisateurs. Perte de poids il y a bien (spectaculaires même) mais le risque est aussi grand de développer un cancer de la thyroïde ou une infection biliaire, par exemple.

🇧🇪 Côté Belgique, face à la « disponibilité limitée » du médicament, les autorités ont émis une recommandations aux professionnels de santé du Royaume. Médecins et pharmaciens étant avertis que « dans les circonstances actuelles, l’utilisation hors indication d’Ozempic doit rester limitée ».

Ce principe valant pour traiter les cas de surpoids chez des adultes.

 

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