A partir de 60 ans, on vit, en moyenne, encore 22,4 ans quand on est un homme et 26,9 ans quand on est une femme dans le Grand Est. Au niveau national, on grappille quelques mois de plus puisque populations masculines et féminines ont une espérance de vie moyenne respective de 23,1 ans et 27,7 ans après 60 ans.

Après les Hauts-de-France, le Grand Est est donc la région de métropole où l’on vieillit le moins bien.

Les statistiques, livrées dans une note de l’Insee, résultent d’une enquête menée en 2014 par la Direction de la Recherche, de l’Evaluation, des Etudes et des Statistiques (Drees).

Intitulée « Vie Quotidienne et Santé », elle compile des réponses à questionnaire de 166.800 personnes âgées de 60 ans ou plus, dont 15.588 du Grand Est. Cette enquête à grande échelle vise à quantifier le degré d’autonomie de la population vieillissante.

Ainsi, le territoire dénombrait 1.356.000 sexagénaires ou plus, l’équivalent d’un quart de sa population. Parmi eux, 505.000 avaient dépassés les 75 ans.

L’étude s’attarde sur trois facteurs responsables de la perte d’autonomie :

  • Les difficultés motrices (monter les escaliers par exemple), qui sont aussi les plus recensées puisqu’elles touchent une personne de la tranche observée sur cinq ;
  • Les difficultés relevant du sensoriel (vue, audition…), affectant 11,6 % de cette population ;
  • Les difficultés touchant au cognitif (mémoire, concentration…), subies par 7,1 % des séniors.

Il en ressort que 80.000 individus sont sujets à une perte d’autonomie. Celle-ci est le plus souvent compensée par l’aide des proches, qui ne vaut toutefois pas une assistance professionnelle

Les femmes plus touchées

Autre caractéristique soulevée par l’analyse, les femmes demeurent plus concernées par cette problématique, en raison de leur plus grande longévité (1,7 an de plus que leurs homologues masculins) : 56 % des personnes âgées de plus de 60 ans s’avèrent être des femmes. Leur part grimpe même à deux tiers des plus de 85 ans. Parmi elles, 30 % affirment que leur situation les limite dans les activités quotidiennes.

Un état de fait à mettre en parallèle avec la perception qu’en ont les personnes âgées : 87 % déclarent se trouver « en assez bon à très bon état de santé ».

Ce déclin fonctionnel est toutefois ressenti plus rapidement à mesure que l’âge progresse. C’est pourquoi, « seulement » 8,8 % des 60 à 75 ans pensent être « en mauvais à très mauvais état de santé » tandis qu’ils 27,2 % chez les plus de 85 ans.