Chaque mois, une femme dépenserait en France entre 10 et 15 euros pour l’achat de serviettes, de tampons voire d’anti-douleurs en prévision de ses règles, soit entre 120 et 180 euros par an.

Ces données, tirées d’une estimation de la Caisse d’allocations familiales françaises (CAF), résonnent en écho aux déclarations d’Elisabeth Borne du lundi 6 mars concernant le remboursement prochain des protections périodiques réutilisables.

Pour qui, pour quand ?

En France, on estime que la précarité menstruelle toucherait près de quatre millions de femmes (3,8 millions), soit deux fois plus qu’en 2021 d’après l’enquête Opinion Way réalisée pour l’association Règles Élémentaires.

Face à cette situation, la Première ministre française a donc annoncé le remboursement des protections hygiéniques féminines réutilisables pour les jeunes femmes âgées de 25 ans ou moins. Une mesure qui prendra effet au cours de l’année 2024.

On parle ici notamment des serviettes hygiéniques lavables, des culottes menstruelles ou encore des coupes menstruelles (moins connues, il s’agit d’une petite coupe en forme d’entonnoir aux bords arrondis, souvent façonnée en silicone médical).

Afin de bénéficier de cette gratuité, il suffira de se rendre en pharmacie pour récupérer ses protections et ce, sans ordonnance, avant d’être ensuite remboursé par la Sécurité sociale. Depuis 2021, des protections périodiques respectueuses de l’environnement étaient déjà accessibles gratuitement dans certaines universités et Crous en France.

Distribution gratuite en Belgique

Hasard du calendrier ou symbole volontaire, la nouvelle a été rendue publique ce mercredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Après Liège, le Hainaut et Namur, le gouvernement de Wallonie vient d’annoncer étendre le projet de distribution de protections hygiéniques gratuites lancé l’an passé.

Et bonne nouvelle pour les frontaliers, parmi les nouvelles provinces concernées se trouve celle de Luxembourg (ainsi que le Brabant wallon) ! 675 000 euros ont été alloués pour mettre en œuvre le dispositif dans ces deux provinces.

Depuis son lancement, ce projet a déjà permis l’installation d’une centaine de distributeurs de protections féminines avec, au total, 1,5 million de protections distribuées.

Le Luxembourg et l’Allemagne en retard

Au Grand-Duché, la gratuité complète des produits d’hygiène menstruelle n’est toujours pas d’actualité. Certes, certaines communes comme la capitale ou Walferdange, ainsi que l’Université, ont installé des distributeurs de serviettes et de tampons, mais uniquement « à des fins de dépannage », précisait la municipalité de Luxembourg-Ville à Paperjam en juillet dernier. Hormis ces cas particuliers, les femmes doivent encore consacrer une partie de leur budget mensuel à l’achat de ces protections.

Un scénario identique en Allemagne où la dernière bonne nouvelle sur le sujet date du 1er janvier 2020 : date officielle depuis laquelle les produits d’hygiène menstruelle ont changé de qualification. Considérés comme des « articles de luxe » jusque-là (avec une TVA à 19 %), ils sont désormais considérés comme des biens de première nécessité et taxés « seulement » à 7 %.

Un progrès tout relatif au regard d’autres pays comme l’Écosse qui, cette même année 2020, rendait, elle, les protections hygiéniques complètement gratuites pour toutes les Écossaises.

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