De par la mondialisation et la multiplication des voyages, les punaises de lit prolifèrent rapidement depuis le début des années 2000, avec une accélération notable depuis une dizaine d’années. Sévissant à l’origine plutôt dans les auberges et hôtels, elles n’épargnent désormais plus les habitations de particuliers et même la Cinémathèque de Luxembourg qui, par deux fois en 2019, en avait été victime.

Et le petit parasite est coriace et surtout résistant au temps, les scientifiques en ayant retrouvé dans des tombes égyptiennes d’il y a 3 550 ans et soupçonnant ce nuisible d’avoir fait son apparition il y a près de cent millions d’années (il aurait même pu côtoyer les dinosaures !).

Considérées comme des colonisatrices, les punaises de lit viendront vous « dérober » votre sang afin de nourrir leurs larves. Attention, contrairement aux moustiques, elles ne piquent pas tous les jours, mais environ toutes les semaines, ce qui peut laisser croire à certains que l’insecte est parti. Erreur.

De même, si des punaises sont présentes dans un nouveau logement que vous venez d’occuper, ne vous étonnez pas si elles ne se manifestent pas avant plusieurs semaines : elles ont la capacité de survivre sans manger pendant 18 mois voire deux ans en entrant simplement dans une forme d’hibernation.

Comment les reconnaître ?

Vicieuses et insidieuses, les punaises de lit n’attaquent que la nuit. Et pour cause : elles fuient la lumière. La plupart du temps, les premiers indices vous mettant la puce à l’oreille (sans mauvais jeu de mots) sont les piqures qu’elles vous laissent, et surtout les rougeurs et les démangeaisons qui les accompagnent. Des piqures qui sont le plus souvent au nombre de trois, quatre ou cinq, alignées, avec la dernière un peu plus importante.

D’autres indices ne trompent pas : si vous faites partie des chanceux sur qui les piqures n’ont aucun effet, vous serez alors peut-être davantage alertés par des traces de sang dans votre lit. Elles correspondent aux traces laissées par l’insecte soudainement écrasé lorsque vous vous êtes retournés dans le lit et ce, après qu’il vous ait piqué.

Citons enfin les traces noires que ces nuisibles peuvent laisser sur les bords des matelas et sommiers : ce sont leurs déjections !

Étape 1 : agir efficacement et au plus vite

Une fois que l’ennemi public n°1 a bien été identifié, il s’agit de prendre les bonnes décisions le plus rapidement possible tout en évitant quelques écueils.

Tout d’abord, et quoique l’on puisse dire : non, faire un gros ménage de la chambre en aspirant sommier et matelas ne fera pas disparaître les punaises de lit. L’insecte est malin et sait se dissimuler dans le moindre interstice à sa portée (trou dans une latte du sommier, espace entre deux plinthes…).

La seconde option à laquelle on peut penser est d’aller dans un magasin (de bricolage par exemple) acheter un insecticide (souvent un spray à déclencher au milieu de la pièce). Là encore, les résultats sont souvent peu efficaces (et les sprays très chers…).

En revanche, certains pièges peuvent s’avérer plus efficaces comme disposer du ruban adhésif double face sur les quatre pieds du sommier. Anodine en apparence, cette tactique permet littéralement de scotcher les punaises qui souhaiteraient accéder à votre lit. Autour de ces quatre pieds, certains professionnels conseillent également de disposer de la terre de diatomée : un insecticide naturel qui tue lentement les punaises de lit.

Enfin, si vous avez la certitude que les parasites sont déjà cachés dans votre matelas ou votre sommier mais que pour autant vous n’avez pas forcément le budget de vous en racheter des neufs, sachez que des housses spéciales peuvent être achetées pour entourer matelas et oreiller et ainsi bloquer les insectes à l’intérieur.

Étape 2 : se faire aider

Qu’on se le dise : afin d’être certain de se débarrasser complètement et durablement des punaises de lit, la meilleure solution reste à ce jour de faire appel à une entreprise spécialisée dans la désinfection / désinfectisation.

Une solution qui reste coûteuse (plusieurs centaines d’euros en moyenne entre les produits et les interventions) mais qui peut parfois être prise en charge totalement ou partiellement par votre agence immobilière ou votre propriétaire si vous êtes locataire. Si vous êtes propriétaire de votre logement, c’est vous qui devrez débourser l’intégralité de la somme.

Le processus de désinfectisation avec insecticides se passe en général en deux interventions, espacées de quinze jours environ, avec l’utilisation de traitements différents (premier passage avec pulvérisation manuelle sur les zones à risques puis un second avec nébulisation, c’est-à-dire la dispersion de micro-gouttelettes d’insecticides dans l’air). Ce traitement est l’un des plus efficaces.

De plus en plus, le traitement dit thermique se développe contre les punaises de lit dans la Grande Région. Présentant l’avantage de ne pas utiliser d’insecticide, il se base sur l’utilisation de la vapeur sèche et/ou de la cryogénisation pour tuer les parasites. À noter que pour mettre toutes les chances de votre côté, vous pouvez aussi passer vos vêtements (à l’endroit et à l’envers) sous vaporetto (ou nettoyeur vapeur). Une autre option consiste à laisser vos vêtements les plus résistants emballés dans votre congélateur pendant trois jours minimum pour tuer les punaises.

Quel que soit le moyen que vous privilégierez pour vous débarrasser de ces nuisibles, n’oubliez pas une chose : après un premier traitement, vous pourrez encore être piqué par les punaises. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est un fait normal : celles qui étaient bien à l’abri pendant l’intervention n’ont pas été en contact avec le produit de désinfection et sont donc encore vaillantes. C’est justement en sortant de leur cachette qu’elles finiront par entrer en contact avec celui-ci mais finiront bien par mourir peu après. Donc ne vous découragez pas, tenez bon et n’oubliez pas que, même si le temps vous parait long et les démangeaisons insupportables : vous vous en sortirez.

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