Une nouvelle étude utilisant les données de l’application Covid Symptom Study, montre qu’une personne sur 20 atteinte de Covid-19 est susceptible de souffrir de symptômes pendant huit semaines ou plus : ce qu’on appelle le « Covid long ».

Les chercheurs ont également voulu déterminer les symptômes et facteurs laissant présager une telle situation.

Pour certains patients atteints, l’apparition des symptômes est le début d’une longue bataille.

Cette maladie est très récente et donc encore mal connue, mais des études rapportent que certains malades ayant eu une infection confirmée par un test RT-PCR continuent d’avoir des symptômes des semaines voire des mois après plus tard.

A ce jour, la nature précise des symptômes du « Covid long » et leurs impacts sur la vie des patients sont encore mal connus.

4 000 patients testés

En Angleterre, des chercheurs du King’s College de Londres ont mené une étude pour identifier les premiers signes montrant qu’une personne atteinte de la Covid-19 ne se rétablira pas tout de suite.

L’étude, en attente d’examen par les pairs, a consisté à examiner plus de 4000 patients atteints de coronavirus en leur demandant d’enregistrer leurs symptômes via l’application.

Environ 20% ont déclaré qu’ils ne se sentaient toujours pas mieux après 4 semaines, seuil à partir duquel il s’agit d’un cas de Covid long. À 8 semaines, environ 190 patients ont signalé des symptômes persistants et à 12 semaines, près de 100 patients ont déclaré qu’ils ne s’étaient pas encore rétablis.

L’âge, premier facteur à prendre en compte

L’équipe scientifique a constaté que les personnes âgées, les femmes et les personnes présentant un plus grand nombre de symptômes différents au cours de la première semaine de leur maladie étaient plus susceptibles de développer un Covid long.

Plus précisément, les personnes souffrant de Covid de longue durée ont plus souvent signalé des symptômes cardiaques (palpitations ou battements cardiaques rapides), ainsi qu’un engourdissement, et des problèmes de concentration (brouillard cérébral).

Elles étaient également deux fois plus susceptibles de déclarer que leurs symptômes étaient réapparus après la guérison (rechute) par rapport à celles ayant un Covid court (16% contre 8,4%).

En extrapolant ces données à la population générale du Royaume-Uni, l’équipe scientifique a estimé qu’une personne sur sept avec un Covid-19 symptomatique serait malade pendant au moins 4 semaines, une sur 20 pendant 8 semaines et une sur 45 pendant 12 semaines ou plus.

Selon elle, l’âge, le sexe et l’IMC pourraient prédire les cas de Covid à long terme.

Ainsi, le facteur prédicteur le plus important pour un cas de Covid long s’avère être l’âge : environ 22% des participants âgés de 70 ans et plus ont signalé des symptômes à long terme, contre 10% des personnes âgées de 18 à 49 ans.

Les personnes avec un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé étaient également plus à risque.

Les femmes jeunes seraient aussi plus à risque

Par ailleurs, les femmes étaient deux plus susceptibles de souffrir d’un Covid long que les hommes, mais seulement dans le groupe d’âge plus jeune.

Les chercheurs ont également constaté que les personnes asthmatiques étaient plus susceptibles de développer un Covid long, bien qu’il n’y ait aucun lien clair avec d’autres problèmes de santé sous-jacents.

Enfin, de manière générale, les patients ayant présenté plus de cinq symptômes au cours de la première semaine de maladie étaient plus susceptibles de développer un Covid long, peu importe le sexe et le groupe d’âge.

Les symptômes les plus évocateurs seraient fatigue, maux de tête, difficulté à respirer, voix rauque et courbatures.

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Cette recherche a son importance car les chercheurs estiment qu’elle pourrait être utilisée pour aider à cibler les interventions précoces visant à prévenir et à traiter cette maladie. « La Covid-19 est une maladie bénigne pour beaucoup, mais elle peut persister plus de 12 semaines. Il est donc important de tenir compte des cas qui seront affectés par un Covid long si nous ne maîtrisons pas la pandémie rapidement. En attendant un vaccin, il est vital que nous travaillions ensemble pour endiguer la propagation du coronavirus via des changements de mode de vie et un auto-isolement plus rigoureux en cas de symptômes ou tests positifs. », conclut le Pr Tim Spector, responsable de l’étude.

(Source : Santé magazine)

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