Qui n’a pas, dans une application mobile d’informations par exemple, cliqué sur une vidéo à laquelle l’article renvoie pour se voir finalement refuser le visionnage ? « Désolé, le contenu n’est pas disponible depuis votre zone géographique. »

Rien n’y fait, même en actualisant à plusieurs reprises la page. Frustrant !

Fort heureusement, ce message ne sera bientôt (en partie) plus que de l’histoire ancienne. Depuis le 1er avril, les souscripteurs européens à une plateforme audiovisuelle, musicale, littéraire ou de jeux en ligne, ont droit d’accès aux services dans les 28 pays de l’Union.

Ainsi, les utilisateurs de Netflix, MyCanal, OCS, Spotify, Steam ou encore Amazon Prime pourront se connecter à leur compte et consommer des contenus, sans surcoût, et dans la version de leur pays.

Les droits d’auteurs, négociés pays par pays jusqu’alors, laissent donc, enfin, la place à la réglementation dite de la « portabilité des services de contenus », entérinée l’été dernier par le Parlement européen. Peu de temps, tout compte fait, après la fin des frais d’itinérance.

Les plateformes opéreront des contrôles

Toutefois, la mesure ne s’appliquera que pour un séjour temporaire dont la durée limite n’est pas précisée par le texte européen. Le fait de ne pas instaurer un « crédit-jours » a été décidé en partie pour le confort des étudiants ou des travailleurs frontaliers.

Ceci dit, il reviendra aux plateformes concernées de contrôler le pays de résidence des abonnés, via les coordonnées bancaires et/ou postales, afin d’éviter les abus. Un Luxembourgeois ou un Français ne pourra donc pas s’inscrire sur Netflix dans un pays où le prix est moindre pour en profiter au Luxembourg ou en France par exemple.

Une portabilité facultative pour les contenus gratuits

Néanmoins, l’avancée ne rime pas avec abrogation totale du géoblocage, ce système permettant d’identifier le lieu de connexion par l’intermédiaire de l’adresse IP, contournable en utilisant un VPN (Réseau Virtuel Privé).

La portabilité des services de contenus concerne les services payants et demeure facultative pour les chaînes de télévision ou les radios publiques diffusant des contenus gratuits.

Les opérateurs proposant des services non-linéaires (replay) ne prévoient pas tous de suivre la tendance. Le projet est à l’étude à TF1 et M6 tandis que France Télévisions n’a pas encore manifesté la volonté de s’y conformer.