Laurent et Dylan sont français. Ils ont respectivement 55 ans et 25 ans. L’un travaille dans le domaine de la santé au Grand-Duché depuis 34 ans. L’autre est salarié dans un centre culturel au Luxembourg comme agent d’accueil. Nicolas, lui est français et belge. Il a 27 ans et est manager en fiscalité dans un cabinet depuis 4 ans. Ils font partie des 9 389 personnes qui ont reçu un certificat de nationalité luxembourgeoise en 2020 . Ils ont des points communs : ils sont tous les trois frontaliers et ont fait cette démarche par « amour pour le Luxembourg ». Ils sont au diapason affichant aussi une devise commune : frontalier, un jour. Luxembourgeois, toujours ! Deux des ces transfrontaliers ont profité du confinement pour faire leur demande auprès de l’administration du Grand-Duché.

Une reconnaissance pour eux…

Dans les témoignages de ces trois salariés, le verbatim adopté pour expliquer leur démarche d’être luxembourgeois est tout simplement fraternel, élégiaque et élogieux : « J’aime ce pays, sa culture et ses traditions » explique Nicolas ; « Je me sens bien au Grand-Duché parce que l’environnement est sécuritaire et calme » confirme Dylan ; « Je parle le luxembourgeois couramment. Grâce à mes parents, j’ai même appris le patois » éclaire Laurent.

Un long chemin pour un unique rêve

Même s’ils ne vivent pas au Luxembourg et parfois ne parlent pas la langue sauf pour Laurent : l’obtention de la nationalité est l’aboutissement d’un long parcours personnel et administratif parsemé d’embûches. Laurent a eu la nationalité en moins d’un an, Nicolas en 4 mois. Ils reconnaissent un chemin administratif assez long pour arriver au précieux graal : « Il manque toujours un papier » sourit Nicolas mais avoue sans ambages : « si c’est un test pour démontrer notre véritable motivation.C’est réussi ». Pour Laurent, cette fois, il se souvient des allers et des retours entre les administrations françaises et luxembourgeoises pour finaliser son dossier : « Parfois, tu désespères mais tu t’accroches à ton rêve ».

Deux semaines pour nouvelle carte, assez rare !

Dylan est sûrement le plus chanceux de ces frontaliers puisqu’il a obtenu sa carte d’identité luxembourgeoise en deux semaines seulement. Un coup de chance ? Non pas vraiment. Mais son grand-père Victor était luxembourgeois. Un travailleur frontalier qui est parti du Luxembourg pour travailler en France. « Ce fut presque automatique » confirme-t-il pointant avec humour « le plus long, c’est d’avoir le temps pour le faire ».

Remontée les branches de son arbre généalogique

Pour Nicolas, en revanche, il a dû fouiller dans son histoire personnelle, tout du moins celle de ces grands-parents et arrière grands-parents pour trouver une logique à sa demande. Il a la particularité d’avoir déjà la double nationalité belge et française. Une troisième citoyenneté pour ce cadre dirigeant au Luxembourg ? Ca devait être une formalité identitaire. Enfin, c’est ce qu’il pensait : « J’ai fait de nombreuses recherches dans les communes pour retrouver mes ancêtres luxembourgeois. J’ai découvert de nombreux actes civil écrits en langue allemande que j’ai dû traduire . Il faut aussi retrouver des membres de sa famille éloignée pour échanger. C’est passionnant » se souvient-il. Une démarche qu’il a entamée avec sa grand-mère maternelle, tous les deux ayant l’envie de réunir les branches d’un arbre généalogique « enfouies» au fil des années. Lorsque le 23 septembre 2020, il a été officiellement luxembourgeois, ce fut une victoire : « C’était important pour moi et ma famille. C’est fait ».

Postuler dans les ministères…

Quel est l’intérêt pour ces frontaliers de posséder la nationalité luxembourgeoises ? Pour Dylan, il ne voit pas encore d’avantage répétant que « son pays de cœur est le Luxembourg ». Pour Laurent « C’est un plaisir » qu’il s’est offert à quelques années de la retraite. Enfin, pour Nicolas, c’est le sentiment d’être rattaché à une patrie de coeur qu’il admire depuis son plus jeune âge. C’est aussi une formidable opportunité professionnelle « de pouvoir postuler dans les ministères luxembourgeois ». D’ailleurs, ce jeune homme dynamique connaît parfaitement la culture du Grand-Duché pour y vivre même le week-end…après sa semaine de travail. La nationalité luxembourgeoise n’apporte, selon eux, rien de particulier dans le quotidien de frontaliers. La langue luxembourgeoise n’étant parlée que dans le pays, elle n’est pas un moyen de communication internationalement reconnu. C’est donc avant tout un choix affectif.

Ils resteront donc les meilleurs ambassadeurs d’un pays « qui les accueillit les bras ouverts ».

Foi de nouveaux luxembourgeois !  

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