« En terme d’organisation du travail, les banques et les assurances, tenues de poursuivre leurs activités, ont réussi à s’organiser pour préserver une présence en agence tout en coordonnant le télétravail notamment des fonctions support. Elles font aujourd’hui le constat d’une complémentarité nécessaire entre présence physique de proximité et capacité à traiter les opérations à distance. Mais cette crise devrait aussi donner une impulsion supplémentaire aux stratégies digitales qu’elles déploient depuis quelques années, remarque Laurent Mertz, secrétaire Général de l’ALEBA – principal syndicat des banques au Luxembourg, ces deux pans importants de notre économie luxembourgeoise ont dû se réinventer pour répondre à un changement. C’est important de le dire ».

Le secteur bancaire (26 000) et assurance (5000) embauchent près de 31 000 salariés au Luxembourg.

Un effort reconnu de tous les salariés

Une grande majorité des employés a adopté le télétravail afin de poursuivre l’activité de l’entreprise : « Une motivation » et un « engagement » qui selon Laurent Mertz, également membre du Comité de la Chambre des Salariés Luxembourg, doivent être valorisés.

Il a souhaité que les conventions collectives actuelles de ces deux secteurs soient reconduites pour les 3 prochaines années. Une manière, selon lui, de ne pas toucher aux acquis et de renforcer la qualité du travail accompli.

3 questions à Laurent Mertz

La rédaction : Pourquoi avoir renouvelé aussi rapidement les conventions collectives ?
Laurent Mertz : Dans une conjoncture compliquée liée à la crise sanitaire, sans claire perspective sur l’évolution économique ou sociale au niveau sectoriel, nous souhaitions que les salariés des banques et des assurances travaillent sereinement.  Ces accords ont pour objectif de sécuriser et stabiliser, dès à présent et pour les trois prochaines années, tous les salariés du secteur financier, tout en continuant à mettre l’accent sur l’employabilité, la formation et le développement des compétences.

La rédaction : Est-ce que tous les acquis sont maintenus ?
Laurent Mertz : Oui, toutes les autres dispositions des conventions collectives 2018-2020 sont également maintenues, et notamment en terme de préavis, de systèmes et principes de rémunération, de 13e mois, de rémunération des heures supplémentaires, de congés annuels et de jours de repos, de congés extraordinaires ou encore d’accès à la formation. C’est une bonne nouvelle.

La rédaction :  Pour le secteur bancaire, quel va être l’enjeu de demain ?
Laurent Mertz : Les banques sont intervenues rapidement et massivement pour apporter « un pont de cash » aux entreprises qui ont vu leur activité brutalement interrompue par le confinement et la décision de leur fermeture administrative. Mais les banques seront aussi attendues dans l’effort de relance de l’économie post-confinement. C’est un enjeu de taille.

Le contenu des conventions collectives

Pour les banques 

  • application pour 2021, 2022 et 2023 du barème 2020 pour les rémunérations mensuelles de base par groupe,
  • en 2021, paiement de la présomption d’acquisition des compétences pour les salariés durant les 8 premières années de la carrière à concurrence de 1%/an jusqu’au seuil par groupe,
  • en 2022 et 2023, rétribution de l’acquisition et la mise en œuvre des compétences (1% de la masse salariale) à répartir,
  • maintien des enveloppes de formations de 1%, 1,5% et 1,5% respectivement pour 2021, 2022 et 2023,
  • attribution du 26e jour de congé aux salariés de 50 ans et plus.

Pour les assurances 

  • application pour 2021, 2022 et 2023 du barème 2020 pour les rémunérations mensuelles de base par groupe,
  • maintien de la prime de conjoncture annuelle pour 2021, 2022 et 2023 sur base des montants 2020,
  • prime extraordinaire annuelle de 300 euros,
  • attribution du 26e jour de congé aux salariés de 50 ans et plus.

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