« Lorsque les hommes assumeront les mêmes responsabilités que les femmes à l’égard de la garde et soins des enfants, des personnes âgées ou à charge, nous parviendrons à en finir avec la division sexuelle du travail et nous construirons des sociétés véritablement égalitaires. »

C’est en ces termes que l’eurodéputé espagnol, Ernest Urtasun, a défendu, vendredi 13 avril au Parlement européen, sa proposition d’instaurer un congé de paternité obligatoire et homogène dans les pays de l’Union.

Avec son homologue Tania Gonzalez, ils militent pour l’introduction d’un solde imposé « 100 % payé et non transférable ». Une intervention qui fait suite à la proposition de loi déposée au printemps 2017 à la Commission européenne portant sur le congé de paternité. Un texte qui devrait être voté en séance plénière d’ici la fin de cette année.

Les pays nordiques en avance

A l’heure actuelle, il existe presque autant de pratiques en la matière qu’il n’y a d’Etats membres. Certains pays, notamment nordiques, octroient des droits avantageux et égalitaires entre les deux parents.

En Norvège, par exemple, le père est indemnisé à 100 % durant son congé de quatorze semaines tandis que la somme du congé parental à se partager entre les deux parents atteint 49 semaines.

En Suède, mère et paternel bénéficient de 360 jours de congé parental à se partager, rémunéré à 80 % de leurs salaires respectifs, en plus des deux mois minimums obligatoires pour chacun d’eux.

Au Portugal, le père peut prendre 20 jours de congé dont dix obligatoires. D’autant que la mère peut, sur simple demande, transférer une partie de son solde à son compagnon.

Un relatif égalitarisme aux antipodes de la législation italienne qui permet aux pères de s’absenter deux jours, payés à 100 %, après la naissance de leurs enfants.

L’Allemagne ne prévoit quant à elle aucune disposition pour le congé de paternité. Le père peut décider de partager les quatorze mois de congé parental avec la mère. Période payée à plus ou moins 65 % du salaires pour les parents.

Onze jours consécutifs en France

En France, les papas ont droit à onze jours calendaires consécutifs, qu’ils ne sont pas obligés de prendre. Ceux-ci doivent intervenir dans les quatre mois suivant la naissance de l’enfant, dans la mesure où le salarié en a averti son employeur au moins un mois avant la date de début du congé.

L’indemnisation équivaut à un salaire journalier calculé sur base des trois derniers salaires bruts perçus par le jeune papa. A ce montant, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) retire un taux forfaitaire de 21 %.

La Belgique applique peu ou prou la même réglementation en la matière. Les pères disposent de dix jours de congé à prendre dans les quatre suivant la naissance, pas nécessairement consécutifs.

Le travailleur est indemnisé à hauteur de 100 % les trois premiers jours puis reçoit une allocation équivalente à 82% de son salaire brut les sept jours restants.

Depuis le 1er janvier 2018, la durée du congé de paternité au Luxembourg a été revue : de deux jours, il est passé à dix.

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