Petit exercice spécial Journée internationale des Droits des Femmes. Réfléchissez au nombre de rues, impasses, allées, avenues de votre commune baptisées d’un nom de femmes… Pas la peine de réfléchir bien longtemps pour s’apercevoir que, là aussi, la parité est encore loin d’être atteinte. Comme en matière de salaires, de responsabilités professionnelles confiées, etc.

La Ville de Luxembourg a fait le calcul. Même elle qui a désigné deux élues bourgmestres (Colette Flesch en 1969 et Lydie Polfer dès 1982) n’a pu que constater -euphémisme- « un déséquilibre ». Ainsi, la capitale compte seulement 54 rues “féminines” contre 401 “masculines”…

À l’échelle nationale, le constat ne s’avère guère plus brillant. Le Conseil national des femmes n’a relevé que ♀️2,7% de plaques aux identités de dames contre ♂️17 % célébrant des messieurs. Et pourtant, depuis 2021, l’opération “Affichons l’égalité” pousse les élu-e-s et citoyen-ne-s à se mobiliser pour rééquilibrer la balance. Mettre ainsi en avant femmes et filles illustres n’étant qu’un juste retour des choses pour la moitié de la population, et inspirant pour les nouvelles générations.

Nageuse, avocate, résistante

Cette année, 16 communes ont décidé de participer à l’initiative. Et même si ce n’est, dans un premier temps, que de façon temporaire, au total 165 rues ou lieux publics seront baptisées du nom d’une femme célèbre, méritante, exemplaire. Cela du 8 au 31 mars.

Dans la capitale, cela se traduit par 🪪8 changements de nom. Avec à chaque fois la volonté de mettre en valeur des femmes ayant toutes « un lien particulier avec la Ville de Luxembourg et d’avoir contribué à forger la place de la femme dans la société luxembourgeoise ».

Si pour l’heure il s’agit de « dénominations symboliques », la capitale assure avoir l’intention de « réduire dans les années à venir » l’écart constaté sur les plaques qui parsèment ses 46 km de rues.

Mais déjà pour ce mois, la Ville a misé ses choix sur des emplacements “stratégiques” : « toutes les nouvelles plaques se situent à proximité des lycées du quartier Limpertsberg, permettant ainsi de sensibiliser les jeunes lycéens qui sont nombreux à emprunter ces axes au quotidien ».

  1. l’Allée Scheffer devient Allée 🏊🏻‍♀️Laure Koster : Nageuse ayant participé aux Jeux Olympiques de 1924
  2. Boulevard Emmanuel Servais se mue en Boulevard 🙋‍♀️Yvonne Useldinger-Hostert : Résistante lors de la Deuxième Guerre mondiale et cofondatrice de l’Union des femmes luxembourgeoises (1921-2009)
  3. Rue Henry VII se transforme en Rue 👸🏼Marie-Elisabeth d’Autriche : Gouverneure de Luxembourg de 1725 à 1741
  4. Place Auguste Laurent est rebaptisée Place 🫄🏾Marguerite Kellen-Lorang : Sage-femme et fondatrice de l’Association luxembourgeoise des sages-femmes en 1919
  5. Rue des Cerisiers devient 👩🏻‍⚖️Rue Netty Probst : Avocate luxembourgeoise, une des premières femmes au barreau (1903-1990)
  6. Rue Guillaume Schneider cède sa place à la Rue 👩🏼‍⚕️Dr Louise Welter (1897-1999) : 1ère femme médecin généraliste
  7. Rue Nicolas Liez devient  Rue 🦷Marcelle Dauphin : 1ère femme médecin-dentiste (1893-1976)
  8. Avenue Joseph Sax se change en Avenue 📰 Emma Weber-Brugmann : Fondatrice et éditrice du journal Die Luxemburgerin ; présidente de la filiale luxembourgeoise de l’Office international pour la protection des jeunes filles de Genève (1877-1964)

Ça se passe aussi ici ⬇️

Si Luxembourg est l’exemple le plus emblématique de l’initiative “Affichons l’égalité”, elle n’est pas la seule commune du pays à s’engager dans ce mouvement. Ainsi, 15 autres communes ont accepté de donner le nom de femmes méritantes à quelques-unes de leurs rues, places ou cités.

Il s’agit de Bissen, Colmar-Berg, Condorf, Esch-sur-Alzette, Esch-sur-Sûre, Ettelbruck, Hesperange, Leudelange, Mamer, Manternach, MerterWasserbillig, Mertzig, Rosport-Mompach, Rumelange et Schengen.

Mais pour cette édition, Bettembourg a décidé de se distinguer. Alors que jusqu’à présent, seules 5 de ses rues mettaient en avant une identité féminine, le Conseil communal du 7 mars 2025 a décidé qu’il allait désormais tendre vers la parité dans ses désignations d’espaces urbains. Dans un premier temps,
une quinzaine de rues situées Cité du Soleil et Cité Beaulieu (Noertzange) porteront bientôt le nom de femmes inspirantes.

 

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