Dans l’une de ses dernières études parue il y a quelques jours, l’Insee s’intéressait à l’évolution du nombre de frontaliers ces dernières années et, surtout, aux différents profils de ces derniers.

Mosellans et Meurthe-et-Mosellans en force

Selon les sources de l’Insee, entre 2018 et 2020, le nombre de frontaliers a connu une forte augmentation, de 7,4 % à 8,6 %, soit une progression moyenne de 4 % tous les ans. Et sans grande surprise, la plupart des travailleurs francophones occupant un emploi au Luxembourg vivent dans l’un des départements frontaliers du Grand-Duché.

En 2020, année de référence sur laquelle l’Institut national français de la statistique s’est basé pour réaliser son étude, 86 100 frontaliers habitaient dans l’un des deux départements partageant une frontière avec le Luxembourg : la Meurthe-et-Moselle et la Moselle.

Une logique de proximité géographique assez compréhensible : plus notre lieu de résidence est proche du Grand-Duché, plus l’on pourrait être tenté d’y candidater lors de la recherche d’un nouvel emploi.

« À titre d’exemple, un tiers des 15-64 ans sont frontaliers dans la communauté de communes de Cattenom et environs, un sur cinq dans la communauté d’agglomération Portes de France-Thionville », précise en ce sens l’Insee, qui ajoute toutefois que « dans la métropole de Metz et dans une moindre mesure dans celle du Grand Nancy, un nombre important d’actifs va également travailler au Luxembourg ».

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Le nombre de nouveaux frontaliers bondit

Les chiffres sont parlants : sur les 86 100 frontaliers résidant en Moselle ou en Meurthe-et-Moselle, 17 800 seraient des néo frontaliers selon les statisticiens. Par définition, on peut donc en déduire que 20 % des frontaliers ne travaillaient pas au Luxembourg l’année précédente.

Une autre source sur laquelle s’est appuyée l’Insee pour bâtir son enquête : les déclarations de revenus. Par ce biais, il est possible de déterminer qu’en 2018, le nombre de nouveaux frontaliers s’établissait à 15 822, à 15 722 en 2019 et à 17 766 en 2020, soit une moyenne annuelle de 16 437 travailleurs sur les trois ans.

En allant plus loin, on s’aperçoit même que 76,6 % de ces nouveaux frontaliers (du moins celles et ceux qui habitent en Moselle et en Meurthe-et-Moselle) avaient un emploi en France l’année précédente. « 62,2 % habitaient même déjà dans l’un de ces deux départements et n’ont pas changé de commune de résidence en devenant frontalier », ajoute l’Insee.

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Le salaire comme principale motivation

Nul besoin de s’en cacher : l’attractivité salariale est clairement la première source de motivation incitant les personnes en recherche d’emploi ou souhaitant quitter leur job actuel à postuler pour venir travailler au Grand-Duché.

Pour l’institut national français de statistiques : « La motivation salariale est même très nette : ceux qui résident près de la frontière et qui travaillent au Luxembourg gagnent en moyenne deux fois plus que leurs voisins qui travaillent en France. »

Preuves à l’appui avec, par exemple, un ratio de revenus annuels d’activité entre le Luxembourg et le secteur de la communauté d’agglomération de Longwy de 1,97. En clair, cela signifie qu’une personne qui travaillait à Longwy et qui débute un nouvel emploi au Luxembourg aura un salaire 1,97 fois plus élevé en moyenne. À titre informatif, le ratio le plus important concerne le territoire de la communauté de communes du Pays Haut Val d’Alzette avec 2,04.

Ajoutez à cela une politique active d’accueil des frontaliers par le gouvernement luxembourgeois, de nombreuses avantages et facilités (apprentissage de la langue, fiscalité, accès aux soins…) sans oublier la gratuité des transports depuis le printemps 2020 et vous avez la recette complète pour voir son champ d’attractivité ne cesser de croître.

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