Crise du logement, il y avait déjà. Mais c’est bien une crise de tout le secteur immobilier qui se profile maintenant au Grand-Duché. Les agents immobiliers tiraient la sonnette d’alarme depuis plusieurs semaines, et voilà que des chiffres publiés par le ministère des Finances viennent asseoir les craintes des professionnels.

Comme le thermomètre mesure la fièvre, se pencher sur les actes notariés signés à l’occasion de chaque vente de parcelles ou d’immeubles permet d’évaluer le marché luxembourgeois. Et force est de constater que 2022 a sérieusement piqué du nez. D’une année à l’autre, les ventes de terrains officialisées ont ainsi diminué d’un quart (-27%) et celles de biens bâtis de 14%

Si, dans une réponse parlementaire sur le sujet, la ministre des Finances ne commente pas ces chiffres, nul doute que la hausse des coûts des crédits immobiliers a pesé négativement sur l’appétit des investisseurs. D’ailleurs, le Statec notait déjà qu’en douze mois, le nombre de permis de construire demandés avait chuté de 30%.

Pas de demande, donc pas de chantiers à prévoir pour le secteur du Bâtiment, et pas de transactions à finaliser pour les acteurs de l’immobilier : voilà la tendance qui se dessine.

Faiblesse record

Le nombre d’actes signés chez des notaires pour des terrains est passé de 3.363 en 2021 à 2.429 l’an passé. Ceux liés à des achats de biens immobiliers de 7.972 à 6.850. Il n’y a donc pas à douter de ce ralentissement du marché.

L’Observatoire de l’habitat luxembourgeois l’avait déjà signalé d’ailleurs en notant que, sur les trois premiers trimestres de 2022, la vente d’appartements neufs s’était rétractée de 36 % par rapport à 2021. Soit « le nombre de ventes le plus faible jamais atteint depuis… 2009 ».

Source : Observatoire de l’habitat – Luxembourg

 

Sachant que, dans le même taux, les taux fixes des prêts immobiliers sur 30 ans s’établissent désormais autour de 4% au Luxembourg. Contre 1,4% il y a un an encore… Du jamais vu depuis de nombreuses années là encore, avec comme conséquence directe la baisse de capacité d’emprunt d’éventuels acheteurs.

 

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