Le gouvernement luxembourgeois a annoncé, lundi 9 mars 2020 en fin de journée, qu’un travailleur frontalier a été diagnostiqué positif au coronavirus. C’est le premier cas. Le gouvernement précise que l’infection a eu lieu en France.

Cette personne est prise en charge en France, lieu où elle habite. La direction de la santé au Luxembourg indique qu’une enquête est en cours pour déterminer les différents contacts rencontrés par le salarié infecté.

Point sur les mesures pour un salarié frontalier

Les frontaliers qui font la navette chaque jour entre leur pays de résidence et le Luxembourg doivent être conscients de quelques points particuliers.

  • Un salarié frontalier présente des symptômes typiques de l’infection. Que doit-il faire ? A qui doit-il s’adresser ?

Le salarié frontalier doit s’adresser à la fois à l’autorité sanitaire luxembourgeoise (en contactant la Hotline : 8002 8080) et à l’autorité compétente de son pays de résidence.

Pour la France, c’est le SAMU Centre 15. Pour l’Allemagne, il doit composer le 116117, et pour la Belgique c’est le 112.

  • Est-ce que le frontalier, mis en quarantaine par l’autorité nationale de son pays de résidence, est protégé contre le licenciement ?

Oui, les salariés frontaliers résidant en France, en Belgique ou en Allemagne et mis en quarantaine dans leur pays de résidence recevront de la part de leur instance nationale compétente un certificat médical d’incapacité de travail ayant la même valeur de protection que celui établi par l’autorité compétente luxembourgeoise : un « avis d’interruption de travail » pour la France, un « certificat d’incapacité de travail » pour la Belgique ou un « Arbeitsunfähigkeitsbescheinigung » pour l’Allemagne.

Il est à noter que cette attestation d’interruption ou d’incapacité de travail est acceptée par la Caisse de santé luxembourgeoise et l’employeur.

  • Un salarié fait déjà du télétravail depuis son pays de résidence mais il atteindra sous peu le nombre maximal de jours de télétravail. Est-ce qu’il peut malgré tout faire du télétravail lorsque son employeur lui demande ?

Les limitations en question ne constituent pas une interdiction de travailler dans le pays de résidence. En principe, elles peuvent être dépassées mais, le cas échéant, le salarié frontalier sera imposé dans son pays de résidence pour tous les jours de télétravail prestés.

  • Est-ce que le salarié frontalier peut demander à faire du télétravail par peur du virus ?

Oui, mais l’employeur n’a aucune obligation de faire droit à cette demande.

  • Est-ce que le salarié frontalier peut refuser de se rendre à son lieu de travail par simple peur du coronavirus ? Non.

Pour le frontalier belge : une autre singularité

Selon nos confrères de Paperjam : « Le travailleur frontalier belge pourrait donc, pour un temps donné, télétravailler autant que cela lui est permis par son employeur sans risquer de perdre les avantages fiscaux liés à son statut professionnel ».

La Belgique donnera son accord à un gel des jours de télétravail pour cause d’épidémie, et cela pour une durée dont il faudra aviser. Des contacts sont en cours avec le ministre des Finances luxembourgeois,  Pierre Gramegna (DP).

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