« Ma commune n’est pas un dépotoir » assène le maire, Daniel Cimarelli. Depuis 2014, il se bat contre les va-et-vient de camions belges et de voitures françaises et luxembourgeoises qui déposent leurs ordures dans sa forêt. Des bouteilles, des sacs plastiques, des morceaux de carrelages, des boîtes de conserves, des papiers, de l’huile de vidange… Rien n’est épargné à cette bourgade de 1.000 habitants.

Depuis quelques années, l’image de la commune s’est fortement dégradée : « Mon village est devenu une déchetterie à ciel ouvert. » se désespère le maire.

Des poids lourds immatriculés en Belgique viendraient vider le contenu de leur camion à Rédange.

Une enquête est menée par les douanes

Cette semaine, il a lancé un appel au Préfet de Meurthe-et-Moselle, Eric Freysselinard, pour régler cet imbroglio qui concerne, selon lui, trois pays : la France, le Luxembourg et la Belgique. Une mécanique visiblement bien rodée dont chacun tire des bénéfices. Mais lesquels ? Au Luxembourg, le ramassage des ordures ménagers est payant pour les particuliers : « Comme c’est au poids, les ménages trouvent des astuces pour réduire la facture » pointe du doigt le maire. Il ne souhaite accuser personne mais l’analyse des détritus prouve que les produits jetés ne viennent pas…de France

Pour la Belgique, une enquête est en cours par les douanes pour remonter la filière. Mais de forts soupçons se porteraient sur des entreprises malveillantes  qui vendraient à des sociétés françaises, belges ou luxembourgeoises : « un service simple et facile de ramassage et de traitement de déchets »…via Rédange. Tout ceci est, pour le moment, à prendre au conditionnel tant que l’enquête menée n’a pas donné ses premiers résultats. Cependant, tous les éléments recueillis par l’élu, corroborent cette hypothèse.

Cette histoire de déchets est rocambolesque” selon le maire de la commune. Mais force est de constater que la réalité dépasse la fiction.


Vidéo fournie par le collectif  “J’aime ma forêt

200 tonnes de déchets déchargés en quelques jours

En novembre 2019, près de 200 tonnes de déchets ménagers ont été déversés, sans impunité, à proximité de la D326, sur un terrain accessible par une petite route communale : « Malgré tous les efforts des associations écologiques, des services techniques et des maraudes effectuées par des particuliers à Rédange, pour endiguer ce fléau, les poids-lourds arrivent, par de subtiles stratagèmes, à jeter leurs ordures en pleine nature. C’est un problème sans fin » s’exaspère le maire, Daniel Cimarelli.

Un scandale pour les bénévoles

Jessica, membre du collectif citoyen « J’aime ma forêt », habitante de Rédange, connaît parfaitement le problème. Grâce à des alertes émises par les randonneurs du secteur, elle sollicite régulièrement la gendarmerie d’Audun-le-Tiche pour des constats sur place. Ce qui la révolte le plus, ce sont les ordures “balancées” (parfois depuis la fenêtre du véhicule) juste devant le panneau où il est inscrit : « Décharge interdite sous peine de poursuite ». « Si ça, ce n’est pas une provocation » se désole-t-elle.

De son côté, Angélique, 41 ans, frontalière, mobilise les bénévoles, sur les réseaux sociaux. « J’organise des sorties de tri sélectif afin d’aider la municipalité. Nous sommes une vingtaine à nous réunir pour ces actions de nettoyage ». Elle s’est engagée dans cette démarche pour « sauver sa planète ». Comme tous les bénévoles, elle est indignée par ce comportement non citoyen.

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