Depuis le 29 mai, les commerces au Luxembourg ont rouvert. Comme tout redémarrage après une crise sanitaire d’envergure, l’inquiétude était palpable dans les boutiques et les restaurants d’Esch-sur-Alzette. Comment retrouver une vie d’avant alors que les règles d’hygiènes et de distanciation sociale sont strictes ? Est-ce que les clients seront au rendez-vous ? Comment déjeuner sereinement avec ses collègues ?

Les retrouvailles entre les salariés et les clients

Dans le restaurant italien de Michel, 33 ans, situé dans la zone commerciale d’Esch Belval, cela fait maintenant quelques semaines que l’on prépare l’ouverture au public.

Le lieu a été complètement réaménagé. Tout d’abord à l’intérieur de l’établissement, la capacité d’accueil des couverts a été divisée par deux passant de 100 à 50. En cause, la distanciation sociale obligatoire entre les clients : « Un véritable casse-tête » affirme-t-il.

Fléchage au sol pour le sens de circulation des clients, hygiène drastique pour les sanitaires mais aussi dans les cuisines, flyers d’explications collés un peu partout sur les murs… Le restaurant est devenu un parcours du combattant où chaque geste compte : « On vient chercher du dépaysement dans un restaurant aussi bien dans le lieu que dans l’assiette. J’ai un peu perdu de cette âme festive ».

Le jeune responsable a apprécié de revoir quelques habitués qui ont repris le chemin de son restaurant : « Ce fut les grandes retrouvailles. C’est comme si on revoyait des amis, de la famille que l’on a pas vus depuis longtemps » se félicite Michel.

Retrouvailles aussi avec ses 34 salariés : « Personne n’a été mis en chômage partiel. Nous avons pu maintenir les emplois. J’ai été très attentif au bien-être de mes employés durant cette période de confinement. Nous avons été heureux de nous revoir. En termes de management, c’est très important pour la motivation de ses salariés » précise-t-il.

Les conversations pour ses clients attablés à la terrasse de son restaurant sont toujours un peu les mêmes, reconnait Michel. On y parle confinement, déconfinement. La préoccupation première étant la reprise à temps plein du travail comme Sébastien, 40 ans, ouvrier dans le BTP : « Je travaille que quelques jours par semaine pour le moment. On s’adapte à la situation. Mais on a le sentiment que la vie normale, avant le confinement, n’est pas encore là ».

Thelma : « Le port du masque est un frein à la discussion. On ne s’entend pas parler »

Thelma, 25 ans est frontalière allemande. Elle est assistante administrative dans une banque située à Esch-sur-Alzette. Elle a repris son travail à mi-temps, mardi, avec enthousiasme et a retrouvé le café où elle déjeunait avec ses collègues, le temps de midi ; Mais voilà, l’ambiance n’est plus là : « Le port du masque est un frein à la discussion. On ne s’entend pas parler. Du coup, la communication entre nous n’est pas facile » exprime-t-elle rappelant que : « La peur d’une éventuelle contamination est toujours bien présente même si l’environnement est sécuritaire. Les deux mois de confinement ont laissé des traces sur mon état psychologique ».

En Allemagne, les cafés ont rouvert mais la situation n’est pas la même qu’au Luxembourg : « Il y a moins de règles strictes. Boire un verre ou manger entre amis est moins anxiogène ».

Damien : « Le télétravail n’est pas bon pour le commerce local »

Damien, 52 ans est gérant d’une boutique d’une marque connue dans le centre commercial d’Esch-Belval. Il a ouvert son magasin, il y a un an. Après deux mois sans activité, il avoue sans ambages que la clientèle n’est pas là. Moins de passage, moins d’achats… Les personnes ne sont pas vraiment « déconfinées » selon lui et « la mise en place du télétravail n’arrange pas les affaires. C’est bien pour la crise sanitaire mais ce n’est pas bon pour le commerce local ».

Rappel des règles 

Les restaurants, bars et cafés et les salons de consommation sont ouverts mais soumis au respect des conditions suivantes :

  • ne sont admises que des places assises ;
  • chaque table n’accueille au maximum que quatre personnes, sauf si les personnes relèvent d’un même foyer ;
  • les tables sont séparées d’une distance d’au moins 1,5 mètres ou, en cas de distance inférieure, par une barrière ou une séparation physique permettant de limiter le risque d’infection ;
  • ces mesures de distance et de séparation ne s’appliquent pas aux tables qui ne se trouvent pas côte à côte ;
  • le port du masque est obligatoire pour le client lorsqu’il n’est pas assis à table ;
  • fermeture obligatoire à minuit sans dérogation possible.

 

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