Troisième et dernier portrait après celui de Joëlle et de Franck, de commerçants ou chefs d’entreprise qui peinent à trouver du personnel à cause de la proximité du Luxembourg.

Il y a 15 ans, Thomas crée sa petite société d’électricité dans la région messine. Il aménage un bureau chez lui et transforme son garage en dépôt. Deux mois plus tard, il embauche Edouard, un électricien avec lequel il avait eu l’occasion de travailler dans une ancienne société.

Thomas, méticuleux et soucieux de participer et suivre l’ensemble des chantiers, n’a jamais souhaité dépasser trois salariés au total pour son Sàrl, avec de temps en temps un apprenti. « Je préfère refuser des chantiers mais être certain que ceux que j’accepte soient irréprochables ».

Bref, il y a du travail toute l’année, l’ambiance est bonne et Thomas prend soin de ses deux salariés en leur offrant par exemple, toutes les formations pour rester dans le coup et progresser.

Il donne sa démission avec un argument surprenant

Après 15 ans, un matin, Edouard va voir Thomas et lui donne sa démission. Stupéfait, ce dernier lui demande pour quelle raison ? Il lui répond : « Je pars travailler au Luxembourg et j’aurai 600 € par mois d’allocations familiales ».

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Je n’ai rien pu faire. Il avait chez moi un salaire de 3.550 € brut, soit environ 2.500 € net avec 32 € d’allocations familiales pour ses deux enfants. Avec les charges, ça me coûtait environ 4.800 €. Son employeur luxembourgeois lui a proposé un brut de 3.000 €. En net, il aura plus de 2.600 € (coût employeur environ 3.400 €) . Avec les allocations pour ses deux enfants de 7 et 13 ans, son salaire passera à 3.200 € net “.

Trop cher de s’aligner

Thomas a bien essayé de faire et refaire ses calculs mais sa conclusion est simple : « Pour qu’il gagne 3.200 € net après impôts, je dois lui proposer 4.750 € et ça me coûtera plus de 6.700 €. En plus, par souci d’équité, je devrai aussi augmenter le troisième salarié ».

Thomas a bien envisagé de déplacer sa société au Grand-Duché, mais il lui reste une douzaine d’années à travailler et il apprécie de rentrer chez lui, même si c’est pour faire de la « paperasse ».

En plus, ses clients viennent surtout de bouche-à-oreille et il ne se voit pas tout recommencer. A présent, sa plus grande inquiétude, c’est de trouver un remplaçant à Edouard.

Estimation du coût d’un salarié en France

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