Déjà un premier séisme politique à l’aube du second mandat d’Emmanuel Macron ? Moins de 48 h après les résultats plus que mitigés aux législatives, Elisabeth Borne a remis sa démission au Président mardi 21 juin. Démission refusée par ce dernier « afin que le gouvernement puisse demeurer à sa tâche », précise l’Élysée.

Trouver une vraie majorité et stabiliser

Bien que de nombreuses scènes soient en train de se monter partout en France en prévision des concerts prévus pour la Fête de la musique, le locataire de l’Élysée ne semble nullement être à la fête. S’il est bien de tradition, à l’issue des législatives, que le ou la chef(fe) du gouvernement remette sa démission à l’issue du scrutin, principalement afin d’accroître sa légitimité, il est en revanche beaucoup plus rare que le Président lui refuse.

Est-ce le signe d’une inquiétude jusqu’au sommet de l’État ? Avec « seulement » 245 députés élus sous la bannière majorité présidentielle dimanche, et face notamment aux 131 élus de la Nupes et aux 89 représentants du Rassemblement national, la macronie sort en effet plus qu’échaudée de ce second tour.

Afin de garantir l’équilibre de la République et conscient de l’indispensable nécessité, s’il souhaite mener à bien sa politique, de trouver un nombre de députés suffisant dans le but d’atteindre la majorité absolue à l’Assemblée, le chef de l’État compte mener dans les prochains jours « les consultations politiques nécessaires, afin d’identifier les solutions constructives envisageables au service des Français », comme le souligne la Présidence.

Rester pour ne pas paralyser

Dans l’entourage d’Elisabeth Borne, on confie par ailleurs que « la Première ministre a plaidé pour rester afin d’avoir les outils pour faire face à la situation et aux urgences des Français, ce qu’on ne pouvait pas faire avec un gouvernement démissionnaire et en gestion des affaires courantes ».

La même source précise notamment « qu’il y a beaucoup de décrets à prendre dans les jours à venir, dont la revalorisation du point d’indice, la deuxième phase de Parcoursup, le bonus/malus auto, la mise en œuvre des mesures d’urgence de la mission Braun (sur les soins urgents et non programmés) ou encore les primes à l’apprentissage ».

Elisabeth Borne maintenue, oui mais jusqu’à quand ? Avec une victoire de justesse (52,46 % des voix face au candidat de la Nupes) dans la sixième circonscription du Calvados dimanche, la Première ministre ressort fatalement fragilisée de ces élections législatives. Trop fragile pour rester à Matignon ? À suivre. En attendant, une réunion avec l’ensemble de son gouvernement est prévue dès ce mardi après-midi.

Retrouvez nous sur