La crise du gaz entre peut-être dans une nouvelle phase, dont la majorité des ménages et des entreprises se passeraient bien. Si l’on annonçait une hausse conséquence des tarifs de l’énergie, en particulier du gaz, dans les prochains mois, celle-ci semble bel et bien se rapprocher à en croire les déclarations de Claude Turmes ce mardi 30 août au matin.

Ce qu’a dit le ministre

C’est par une série de trois messages postés sur le réseau social Twitter que le ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire a officialisé ce que tout le monde redoutait depuis un moment déjà.

Claude Turmes révèle donc qu’Enovos « a annoncé une augmentation significative du prix du gaz », ajoutant que « d’autres fournisseurs devront également prendre de telles décisions ». S’il se dit « conscient que ces hausses de prix représentent un lourd fardeau pour de nombreux citoyens et entreprises », le ministre n’en demeure pas moins réaliste en avertissant les Luxembourgeois sur le fait qu’ils doivent « se préparer à un hiver difficile ».

Et de rappeler, face à cette envolée des prix de l’énergie, « qu’en plus de la poursuite de la subvention temporaire des frais de réseaux du gaz, que de nouvelles mesures gouvernementales ciblées sont nécessaires pour aider tous ceux qui souffrent le plus de la hausse du prix du gaz ». Face à cette situation délicate, Claude Turmes invite les habitants à faire des économies, mettant en avant le site energie-spueren.lu renseignant sur les bonnes habitudes à prendre pour réduire sa consommation.

À noter qu’au Grand-Duché, l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR) recensait dans son dernier rapport d’activité douze fournisseurs de gaz naturel, tous titulaires d’une autorisation de fourniture au 31 décembre dernier (Enovos, SUDenergie, LEO, Eida…).

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Un contexte particulièrement tendu

Cette annonce du ministre de l’Énergie luxembourgeois intervient le même jour que celle du fournisseur d’énergie français Engie, informant le grand public dans un communiqué que le géant russe Gazprom venait de le prévenir qu’il réduisait à partir de ce mardi ses livraisons de gaz. En cause : un désaccord entre les parties sur l’application de contrats.

Toujours en France, la Première ministre Elisabeth Borne avait averti, lors d’un discours prononcé à l’université d’été du Medef le lundi 29 août, d’un « risque de rationnement des entreprises en matière d’approvisionnement énergétique cet hiver (…) si jamais leurs efforts de sobriété énergétique n’étaient pas suffisants face aux grandes tensions sur le système énergétique français ».

En Belgique, la situation semble tout aussi tendue avec la tenue d’un Codeco (Comité de concertation) ce mercredi autour de l’augmentation des prix de l’énergie. Convoqué dans l’urgence à l’initiative du Premier ministre belge Alexander De Croo, il rassemblera les gouvernements régionaux et communautaires, quelques ministres fédéraux et les vice-Premiers ministres.

Seul pays voisin du Luxembourg semblant rester résolument optimiste, l’Allemagne s’est félicitée, à travers un communiqué publié dimanche 28 août par le ministre de l’Économie et du Climat Robert Habeck, de voir ses réserves de gaz « se remplir plus vite que prévu » et ce, « malgré les circonstances difficiles ». L’objectif de stockage de 85 % des réserves, fixé pour le mois d’octobre par le gouvernement allemand, « devrait être atteint dès le début du mois de septembre ». Une bonne nouvelle qui ne devrait cependant pas empêcher la facture de gaz des ménages d’outre-Rhin de continuer à grimper à l’automne…

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