Travailler dans une autre ville que sa commune de résidence est assez courant. Ce qui l’est moins, c’est de devoir parcourir 200 km ou plus pour se rendre jusqu’à son bureau. Appelés des « navetteurs » par l’Insee, ils seraient plus de 320 000 rien qu’en France à effectuer chaque semaine de longs allers-retours entre leur domicile et leur entreprise.

Pour ces « travailleurs-voyageurs », impossible de rentrer chez soi chaque soir. Seule solution : trouver un logement pour dormir à proximité de son lieu de travail. C’est pour répondre à cette demande que se développe de plus en plus le système des logements flexibles.

La bonne formule n’existait pas

La donne est simple : la plupart du temps, les navetteurs ne souhaitent pas (ou n’ont pas la possibilité) de louer une chambre / un appartement là où ils exercent leur activité. Trop de contraintes, trop de frais (montant du loyer, frais d’agence…) et un engagement sur la durée qu’ils préfèrent éviter.

Car si la durée du bail au Luxembourg est fixée librement par le propriétaire et le locataire, celle-ci est généralement de trois ans, avec un préavis à respecter de trois mois avant de partir pour les logements non-meublés.

À côté de cela, les travailleurs venant de loin ont aussi la possibilité de louer une chambre ou un studio via des plateformes comme Airbnb, mais le système, en cas de location à la semaine, s’avère rapidement coûteux et parfois peu pratique (s’il s’agit par exemple d’une chambre chez l’habitant).

Engagement et contraintes minimums

Alors quelle est donc cette solution hybride que sont les logements flexibles, en pleine expansion depuis l’arrivée de la crise sanitaire ? Portée par des start-ups comme Flexliving ou Ukio, l’idée est de proposer aux navetteurs un logement bien situé, tout confort, à loyer raisonnable et pour une durée bien moins longue qu’un bail d’une location classique.

Le modèle est simple : l’entreprise loue directement des biens immobiliers aux propriétaires pour une durée de sept à dix ans. En contrepartie, en leur garantissant de ne pas avoir de vacance de loyer, elle peut de ce fait négocier ledit loyer jusqu’à 15 % moins cher.

Une fois l’appartement loué, les équipes se chargent de la décoration et de l’ameublement avant, ensuite, de le sous-louer aux navetteurs.

Ces derniers disposent ainsi d’un logement clé en main et qu’ils peuvent louer sur une courte période en fonction de leurs besoins au travers des différentes formules proposées : abonnement mensuel calculé sur le prix de la nuit, réservation de quelques nuits par semaine seulement ou encore via des baux mobilité (il s’agit de contrats de 1 à 10 mois non-renouvelables réservés à un locataire considéré comme “occupant temporaire du logement”).

Les navetteurs lointains, une réalité au Luxembourg

Au Grand-Duché, l’offre de logements flexibles est déjà présente, à l’image de Flexiroom qui propose des chambres privatives et des studios dans les quartiers Belair, de la Gare ou Howald.

Une offre qui répond à un besoin très concret : dans sa dernière étude consacrée aux nouveaux frontaliers, l’Insee avait relevé un nombre accru de travailleurs venus de départements non limitrophes du Luxembourg, situés donc à 200 km ou plus du pays.

Entre 2018 et 2020, près de 350 nouveaux frontaliers venaient de loin, 65 par exemple étaient originaires du Bas-Rhin, 25 du Nord, 24 des Hauts-de-Seine, 15 de la Marne, 11 des Bouches-du-Rhône… Et la tendance semblant s’accélérer, le créneau s’annonce vecteur d’avenir.

 

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