« Le Luxembourg est l’un des pays les plus riches du monde. Il ne pourra pas se soustraire plus longtemps à sa responsabilité sur le plan du climat. » Ainsi la plateforme Votum Klima exhorte le Grand-Duché à s’investir pleinement dans le respect de l’environnement.

En vue des élections législatives de la fin d’année, Votum Klima a délivré quinze revendications que les prochains élus sont invités à prendre en compte.

Les plus fortes émissions par habitant d’Europe

Aussi petit soit-il, le Luxembourg n’en demeure pas moins le pays européen présentant les plus fortes émissions par habitant. Au regard du principe de responsabilité partagée, unanimement approuvé par les pays signataires d’accords mondiaux sur le climat, et du niveau de richesse du pays, il doit faire montre d’une volonté réelle d’amélioration.

En tant que pays développé, à l’instar des autres puissances largement responsables des chamboulement climatiques, il doit jouer son rôle de locomotive dans la mise en œuvre effective du développement durable.

Pour ce faire, les experts pointent plusieurs champs de bataille.

  • Restructuration de la place financière pour en faire un moteur du développement durable ;
  • Orientation des politiques économiques et des classes moyennes sur la protection climatique ;
  • Promotion plus significative de l’agriculture biologique et abaissement des émissions de gaz à effet de serre émanant de l’agriculture ;
  • Développement des transports en commun et des infrastructures pour encourager les déplacements non motorisés etc.

Diversifier ses sources de revenus

Parmi les principaux défis à relever pour le Grand-Duché : mettre fin « au tourisme à la pompe », enclenché à la fin des années 90. « La vente de carburant est le secteur appelé à contribuer de manière la plus significative aux objectifs de réduction de CO2 au Luxembourg », prévient Votum Klima, bien conscient que le commerce de produits pétroliers constitue une part non négligeable des revenus du pays.

Alors que se précise une harmonisation fiscale sur le prix du gasoil à l’échelle européenne, le Luxembourg aurait tout à gagner à diversifier ses sources de recettes. D’autant que ce remodelage des mentalités et des pratiques conduirait à une importante création d’emplois.

Réduire ses émissions de 30 % d’ici 2020

La plateforme considère, en outre, que les objectifs fixés par le protocole de Kyoto (signé en 1997, entré en vigueur en 2005) n’ont été atteint par le pays que par son recours aux mécanismes de développement propre.

En clair, au lieu de s’attaquer au problème sur son propre territoire, le Luxembourg privilégie le financement de technologies réduisant les émissions dans les pays en voie de développement. Elle somme le prochain gouvernement de réduire d’au moins 30 % ses émissions d’ici 2020 (par rapport au niveau enregistré en 2005).

Des avantages économiques et en termes de santé publique

Cet appel à la prise de conscience, ou plutôt au volontarisme, revête un caractère important pour le Luxembourg qui dispose d’un potentiel énorme en la matière.

A n’en point douter qu’ériger le pays en chantre de la protection de l’environnement concourrait à une amélioration de son image à l’étranger.

Il en tirerait par la même des bénéfices économiques et structurels : une économie diversifiée, une qualité de l’air nettement meilleure, des conséquences positives sur la santé publique et sur le trafic.

Le Grand-Duché accusé un retard en la matière. Mais mieux vaut tard que jamais. Selon certains spécialistes, le retour de bâton de la pollution à un moment donné n’est visible que cinquante ans plus tard. Si tant est que l’on récolte les graines semées par nos parents et grands-parents, qu’en sera-t-il des vendanges de nos enfants et petits-enfants ?

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