La Fondation Idea – structure de réflexion de la chambre de commerce – vient de publier une étude sur le codéveloppement entre les pays frontaliers et le Luxembourg. Pour faire simple : en un peu moins de 25 ans, la population au Luxembourg a bondi de 50%, le PIB a plus que doublé (+120%), 230.000 emplois y ont été créés (+108%), et le nombre de travailleurs frontaliers est passé de 55.000 à plus de 200.000 (+264%).

Entre 1,3 et 2,4 millions de personnes vivent autour du Grand-Duché

Le Grand-Duché s’est indiscutablement positionné comme le principal centre économique et démographique par rapport à ses voisins allemands, belges et français.

Mais ce “petit” pays nommé par les économistes, la “petite” Europe aurait tendance, sur de nombreux projets, à faire cavalier seule. Dans l’étude de la Fondation idea du 12 novembre 2019, il est noté qu’entre 1,3 et 2,4 millions de personnes vivent dans l’aire métropolitaine transfrontalière. « Le Luxembourg, dont la dimension territoriale transfrontalières est désormais indéniable, doit être au coeur de tous les actions menées qui pourraient l’aider à avancer. » précise Vincent Hein, économiste, à la Fondation.

Les problèmes récurrents comme la fiscalité, l’aménagement des territoires sont pour le moment les seuls sujets de discussion et…de tension avec les pays frontaliers. Le codéveloppement devrait donc permettre au Luxembourg d’être plus pro-actif sur les dossiers…litigieux ou pas.

Des partenariats gagnant-gagnant

La fondation Idea propose donc 5 thèmes et 18 projets dans le cadre d’une politique de codéveloppement. Les sujets retenus sont la mobilité, le développement économique, la formation, l’attractivité des territoires et enfin le financement de l’innovation : « La guerre des talents est sûrement l’enjeu de tous les pays. » note Vincent Hein, économiste.

Parmi les 18 propositions : « La multiplication des Masters « co-diplômants » pourrait être une solution lorsque la masse critique ne peut être atteinte dans un seul territoire de l’aire métropolitaine. On pourrait imaginer la création, par exemple, d’une école d’ingénieurs – franco-luxembourgeoise sur le modèle de l’ISFATES-DFHI (Metz-Sarrebruck). » résume-t-il.

Autre innovation proposée, dans le domaine du financement, cette fois. Il serait envisageable de doter des zones transfrontalières d’une gouvernance spécifique pour des projets précis, comme des zones d’activités transfrontalières, des maisons de santé, ou des infrastructures logistiques….Pourquoi pas ?

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