Financé par des cagnottes en ligne, ce long documentaire de 2h40, diffusé le 11 novembre sur le net prétend dévoiler la grande manipulation autour de la gestion de la pandémie du Covid-19.

Le film crée le malaise

Visible sur internet, ce film crée le malaise tant les propos semblent fondés et réels. En effet, l’enquête y apparaît fouillée et très professionnelle. On y voit une succession de médecins, chefs de service d’hôpitaux, anciens patrons de laboratoires, professeurs et aussi un prix Nobel pour convaincre de la gigantesque manipulation autour de la gestion du coronavirus.

Ainsi, tout y passe, le port du masque, le confinement, le non-recours à la chloroquine, les mensonges des autorités, l’efficacité de la vaccination, les laboratoires, la corruption…

Un film de propagande, selon Olivier Klein

L’Echo.be décrypte le documentaire avec Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l’Université de Bruxelles et membre du groupe d’experts psychologie et coronavirus.

On y voit des scientifiques, ce qui met le trouble dans les esprits : « C’est une mille-feuille argumentatif, on additionne des arguments faibles et des polémiques nécessitant, en réalité, beaucoup de temps pour être déconstruits. C’est un vrai film de propagande », dénonce le professeur.

Des exemples de tentatives de manipulation

De nombreux journaux démontrent la tentative de manipulation du film. On y découvre des dizaines d’exemples de tentative de manipulation du film, qui peut en convaincre plus d’un dans cette période anxiogène.

En voici un exemple parmi d’autres : On y voit les statistiques françaises sur le taux de mortalité, où l’on découvre une hausse des décès durant la période de confinement. Ce que ne dit pas le documentaire, c’est que cette hausse des décès est due à la transmission du virus deux à trois semaines avant le confinement ! Cela n’empêche pas les auteurs du film de conclure que « l’isolement des populations, pratiqué un peu partout dans le monde, n’était pas nécessaire ».

Un autre exemple, relevé dans le journal Libération du 12 novembre. « Le virus a particulièrement sévi du 15 mars au 15 avril, période où nous étions tous confinés grâce à une mesure historique censée ne pas faire apparaître cette courbe », note la voix off. C’est effectivement après l’entrée en vigueur du confinement (le 17 mars) que le pic de mortalité est apparu. Ce qui, sauf à ne pas comprendre la dynamique d’une épidémie, ne prouve pas que le confinement n’a servi à rien.

Car les décès interviennent, en moyenne, trois semaines après la contamination. Il est donc logique que le pic du nombre de morts, apparu à la fin de la première semaine d’avril, ait eu lieu trois semaines après l’instauration du confinement, qui correspondait, lui, au pic des contaminations.

Un dernier exemple. Tristan Mendès France sur France Info, écrit : A l’autre bout de l’échiquier politique, la sociologue Monique Pinçon-Charlot, classée à gauche, se livre à une comparaison douteuse : “Pour moi, on est dans la troisième guerre mondiale… Dans cette guerre de classes, comme les nazis l’ont fait pendant la deuxième, il y a un holocauste qui va éliminer, certainement, la partie la plus pauvre de l’humanité.”

 

Le film documentaire interdit sur les plateformes de diffusion

“Votre vidéo a été supprimée car elle ne respecte pas les règles”, écrit Vimeo à la maison de production, selon le document montré par Tprod. “Motif : vous ne pouvez pas mettre en ligne des vidéos (…) prétendant à tort que des catastrophes de grande ampleur sont des canulars et émettant des allégations erronées ou mensongères sur la sécurité des vaccins.”