Avec 8 % d’augmentation sur la période d’avril à juin 2022 (contre 10,5 % constatés par le Statec sur le trimestre précédent), l’immobilier affiche des prix toujours plus chers au Luxembourg. Pourtant, et tout comme sur le début de l’année, ces prix augmenteraient moins vite, peut-être plombés par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt freinant les acquéreurs potentiels à franchir le pas.

Et à en croire le dernier rapport de atHome.lu, l’un des principaux portails immobiliers du Grand-Duché, si la tendance est identique dans le neuf comme dans l’ancien, des particularités, notamment géographiques, demeurent cependant.

L’immobilier ancien bientôt en perte de vitesse ?

Bien que la perspective puisse en ravir plus d’un, soyons clair : si perte de vitesse il y a, avec une augmentation des prix de l’ancien s’élevant encore à 8,6 % au deuxième trimestre, elle n’est clairement pas pour demain…

De même, avec par exemple 17,4 % d’augmentation sur un an dans le Nord (en raison, entre autres, de la hausse des prix des maisons anciennes) ou +15,6 % sur les appartements anciens dans l’Ouest sur les trois derniers mois, le ralentissement parait à ce jour bien timide.

Pourtant, certains indicateurs ne trompent pas. Ainsi, hormis le Nord et ses +17,4 %, aucune autre région du Luxembourg ne voit la croissance des prix de l’ancien dépasser les 10 % au deuxième trimestre 2022 (+ 6,3 % dans le Centre, +7,2 % pour l’Est, +9,6 % dans l’Ouest et +9,8 % pour le Sud). « L’appartement ancien étant l’achat préféré des primo-acquéreurs et ceux-ci étant particulièrement touchés par la hausse des taux d’intérêt, ce type de biens est le premier à subir un ralentissement marqué », analyse les auteurs du rapport atHome.lu.

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Des disparités dans l’immobilier neuf

Disparités entre les régions mais aussi entre les types de biens : les prix de l’immobilier dans le neuf semblent plus contrastés au Luxembourg que ceux de l’ancien.

Illustration sur les mois d’avril, mai et juin 2022, où les cinq régions du pays ont vu les prix dans le neuf augmenter mais à des rythmes très différents : de +0,2 % seulement dans le Centre, les prix ont explosé de 24,2 % dans le Nord sur la même période !

Le constat est similaire selon les différents types de logements. Dans le Centre, le prix moyen des maisons neuves a baissé ces trois derniers mois de 8 % tandis qu’il atteignait les +30 % dans le Nord. Quant aux appartements neufs, si leur prix a diminué de 6,7 % dans l’Est, il poursuit en revanche sa progression partout ailleurs, en particulier dans le Sud avec 13 %.

Les taux d’intérêt : LE vrai frein

« En seulement six mois, les taux fixes sur 30 ans sont passés de 1,4 % à 3,5 %. Et si les taux variables sont, eux, pour le moment toujours situés autour d’1,4 %, ils devraient toutefois augmenter en juillet avec le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne. » Pragmatique et réaliste, le comparatif réalisé par Yann Gadéa d’atHomeFinance est avant tout implacable.

+1,4 % au début de l’année, puis 1,8 % fin janvier, +2,8 % en avril et donc +3,5 % en juillet… cette hausse quasi frénétique des taux fixes a eu comme conséquence d’inciter bon nombre d’acquéreurs potentiels à remettre à plus tard leur projet d’achat, ou à le revoir à la baisse.

Il faut dire qu’en juillet 2022, « il faut désormais débourser 875 euros de plus chaque mois par rapport à janvier dernier pour un prêt de 800 000 euros sur 30 ans (en taux fixe) », explique atHome.lu.

Alors que faire ? Yann Gadéa d’AtHome.lu avance une hypothèse : « Pour maintenir son projet d’achat, nous conseillons de bien comparer les offres de banques avec un courtier et d’opter pour une combinaison entre taux fixe et taux variable. Cette combinaison permet de maintenir son projet d’achat sans trop de répercussions financières ».

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