A l’occasion de la sortie de son nouveau magazine, atHome donne la parole aux professionnels de l’immobilier pour expliquer la situation inédite de ce début d’année au Grand-Duché.

Guerre en Ukraine, inflation, reprise post-Covid ont marqué le marché de l’immobilier… Que faut-il retenir dans les grandes lignes ? D’une part, les prix de l’immobilier ralentissent partout surtout dans le Nord et l’Est du Grand-Duché. D’autre part, les coûts de construction augmentent de +15% à +20% pour les matériaux et enfin les taux d’intérêt passent de 1,8% à 2,8% sur 30 ans (en taux fixe).

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Les prix de l’ancien ralentissent dans toutes les régions

Selon les experts, le premier enseignement à retenir de cette étude : c’est la croissance de l’immobilier ancien au Luxembourg qui ralentit, avec seulement +3% en 6 mois contre +5.8% sur la période précédente.

Toutes les régions au Luxembourg sont concernées  par ce ralentissement. Le Nord et l’Est sont sévèrement touchés. Le Centre et l’Ouest réduisent leur croissance de moitié. Le Sud reste stable.

L’évolution des prix des biens anciens sur les six derniers mois (prix annoncés sur atHome) sont les suivants : Centre : +2.6% (contre +5.2%), Nord : +2.5% (contre +13%), Sud : +4.7% (contre +5.5%), Est : +2.7% (contre +10.8%), Ouest : +3.9% (contre +7.4%).

Le marché de l’immobilier est sous pression

Depuis le début de l’année, la hausse des taux d’intérêt et la guerre en Ukraine ont perturbé les rapports entre l’offre et la demande au Luxembourg.

« Les coûts de construction ont augmenté de 15 à 20%. Et on s’attend à d’autres hausses. » confirment les experts. L’immobilier neuf est la première victime de la guerre en Ukraine. La hausse des prix de l’acier, du béton, ou du carrelage fait bondir le coût des constructions. Selon l’agence Van Maurits, les conditions d’accès à la propriété se durcissent. « Nous avons beaucoup d’annulations de visites ou de reports ». « Finalement, la majorité des gens qui achètent sont des investisseurs : ceux qui n’ont pas besoin de faire beaucoup de prêt ».

Alors que la demande faiblit, Julien Licheron, chercheur au LISER, ne croit pas en une baisse des prix de l’immobilier. « On est dans une phase de décélération des prix. Mais il paraît compliqué que la demande soit inférieure à l’offre de logements ». « Pour soulager la demande, il faut lever le frein du foncier : mobiliser davantage de terrains pour augmenter l’offre ».

Les agents, promoteurs et chercheurs au Luxembourg envisagent une stabilisation progressive des évolutions de prix, pour atteindre 3% à 5% par an. Une croissance qu’ils qualifient de « plus naturelle ».

Prêt immobilier : les taux atteignent 2,8%

L’augmentation des taux d’intérêt, commencée en janvier 2022, s’est intensifiée avec la guerre. Début 2022, les taux fixes étaient déjà passés de 1,4% à 1,8%. Depuis la guerre, ils s’envolent, atteignant 2,8% en avril. Aujourd’hui, il faut débourser 410 € de plus chaque mois pour un prêt de 800 000 € sur 30 ans, en taux fixe. « C’est la première fois depuis 5 ans que les taux fixes sont aussi élevés. En revanche, les taux variables sont toujours à 1,4% » précise Yann Gadea – Head of Mortgage Brokers atHomeFinance.

« Nous conseillons aux acheteurs d’opter pour une combinaison entre taux fixe et taux variable », explique Yann Gadéa. « Cela permet de diminuer le taux moyen du prêt, et ainsi maintenir son projet d’achat sans trop d’impact sur le budget ». « Malgré la hausse des taux et les freins mis en place par les banques, nous avons encore beaucoup de demandes », poursuit-il. Et de conclure : « Je remarque que l’intérêt à acheter au Luxembourg ne faiblit pas ».

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