Il est de tradition que les Allemands sont depuis longtemps attachés au paiement en espèces. Pour faire ses courses, s’offrir le téléviseur dernier cri ou encore pour acheter une nouvelle voiture, bon nombre d’entre eux privilégient le cash encore aujourd’hui, le pays n’ayant fixé aucune limite ni aucun montant maximum pour les règlements en liquide. Une règle qui diffère largement dans les pays de la Grande Région.

En Allemagne, le cash « bien plus qu’un moyen de paiement »

C’est une habitude qui est peut-être en train de vivre ses dernières semaines si la mesure proposée par Nancy Faeser, la ministre allemande de l’Intérieur, venait à aboutir. Cette dernière souhaite limiter les paiements en cash à 10 000 euros et ce, dans le cadre d’un plan pour lutter contre le blanchiment d’argent.

Actuellement au pays de Goethe, pour un achat dépassant les 10 000 euros et payés en cash, les acheteurs ont simplement l’obligation de présenter une pièce d’identité. Le Centre européen des consommateurs de Luxembourg rappelle ainsi que « le vendeur doit être en mesure de justifier le nom, le prénom, la date et le lieu de naissance, mais aussi l’adresse et la nationalité de l’acheteur ».

Si la mesure peut paraître anodine, elle a suscité un véritable tollé chez nos voisins germaniques, encore particulièrement attachés à leurs pièces et leurs billets. Interrogée par nos confrères français des Échos, la psychologue Julia Pitters met en avant que si « l’argent liquide est pour les Allemands plus qu’un moyen de paiement (…) c’est parce qu’il a là-bas une valeur de sécurité et de contrôle des dépenses. Limiter les montants à 10 000 euros engendre un sentiment de perte de repères ».

Pas de plafond non plus au Luxembourg

Si l’Allemagne pourrait donc finir par voir arriver un plafond dans ses transactions en espèces, ce n’est pas encore à l’ordre du jour au Luxembourg. Cependant, au Grand-Duché aussi les paiements supérieurs à 10 000€ sont soumis à certaines obligations, notamment de la part des vendeurs.

Guichet.lu précise en ce sens que les commerçants concernés (principalement les bijoutiers, les horlogers, vendeurs et concessionnaires de véhicules, avions, bateaux, marchands d’or, de fourrures, de tapis, antiquaires, galeristes…) doivent « s’assurer de l’identité du client, garantir une organisation interne adéquate et coopérer au besoin avec la Cellule de renseignement financier du parquet de Luxembourg ».

Par « organisation interne », on entend la mise en place de différents protocoles de vigilance au sein des commerces/entreprises en question, une coopération pleine et entière avec les autorités et une sensibilisation et une formation des employés aux opérations pouvant relever du blanchiment d’argent.

France et Belgique sont plus strictes

En Belgique, la limite de paiement en espèces est de 3 000€ (une restriction qui ne s’applique pas pour les transactions réalisées entre deux consommateurs).

Par ailleurs, la législation du Plat Pays interdit de payer en cash lors de l’acquisition d’un bien immobilier et, plus surprenant, pour certains achats de câbles en cuivre et de ferraille.

Côté français, résidents fiscaux et professionnels sont, eux, limités à 1 000€ pour un règlement en liquide (contre 15 000€ pour les non-résidents fiscaux français).

Quant aux échanges entre particuliers, ils ne sont en principe pas limités. Cependant, ils doivent obligatoirement s’accompagner d’une facture si la transaction dépasse 1 500€.

 

Retrouvez-nous sur Instagram :