Alors que le sujet de l’énergie nucléaire provoque de très nombreuses réactions, suite aux événements de la centrale de Fukushima au Japon, les représentants de la Grande Région ont décidé de se réunir mercredi afin d’éclaircir la situation, rassurer et informer, notamment sur la centrale nucléaire de Cattenom.

L’objectif de cette rencontre, étant de mettre en place une coopération plus étroite entre les pays de la Grande Région.

Juncker : “Nous sommes codétenteurs d’un risque”

Pour le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, l’énergie nucléaire “n’est pas une source d’énergie porteuse d’avenir”. Il considère que ce n’est qu’une énergie de “transition” et qu’il faut assurer au maximum la sécurité des installations en attendant que les décisions soient prises.

Il affirme que le Luxembourg est “codétendeur d’un risque dont on ne peut pas dire qu’il soit nul”. C’est d’ailleurs particulièrement préoccupant lorsque l’on sait qu’en cas de problème à la centrale de Cattenom, c’est tout le Luxembourg qui serait “mis à genoux d’un point de vue économique et social”.

Cependant, malgré les divergences de points de vue sur la question du nucléaire, une résolution a été adoptée par les représentants des quatre pays.

Masseret : “On peut faire plus, on peut faire mieux, on va faire plus, on va faire mieux”.

Le président de la Grande Région, Jean-Pierre Masseret a ainsi fait le point mercredi sur les accords trouvés par les différents partenaires de la Grande Région, à travers une résolution qui vise à améliorer sensiblement l’échange d’informations entre les pays.

Si Cattenom ne passe pas le stress test, la centrale sera fermée !

Les représentants de la Grande Région se sont donc mis d’accord, pour demander à la Commission Européenne de leur communiquer les résultats des stress-tests appliqués aux centrales nucléaires de l’Union Européenne. Jean-Pierre Masseret rappelle d’ailleurs, que comme le Président de la République française l’avait déjà précisé, si une centrale ne respecte pas les critères imposés par les stress test, elle sera arrêtée et cela concerne aussi la centrale de Cattenom.

Autre point d’accord, Jean-Pierre Masseret a aussi rappelé qu’il était fondamental de bien informer les populations sur le fonctionnement des installations nucléaires, et cela, en élargissant la composition de la Commission Locale d’Information à toute la Grande Région.

D’autre part, il paraît aussi très important de mettre en place des échanges coordonnés et réguliers d’informations relatives à la qualité de l’air, mais aussi de renforcer la coopération entre les pays, dans la gestion opérationnelle des situations accidentelles. C’est-à-dire, qu’il faut prévoir des exercices communs entre les pays, pour réagir d’une manière coordonnée en cas d’incident.

Enfin, la Grande Région cherche aussi des moyens de réduire sa consommation énergétique. D’ailleurs, Jean-Claude Juncker insiste sur la “nécessité de voir le potentiel en matière d’énergie renouvelable, au niveau de la Grande Région”.

Cela dit, le Président du Land de Sarre, Peter Müller considère que cette résolution ne va pas assez loin et qu’il reste encore de nombreuses questions en suspens pour Cattenom.

Un débat qui ne fait que commencer

Finalement, les représentants, venus du Luxembourg, de Lorraine, de Belgique, de Sarre ou encore de Rhénanie-Palatinat doivent encore se revoir en fin d’année, afin de connaître les premiers travaux de la Commission Européenne.

Les discussions ne font donc que commencer et le Premier ministre luxembourgeois a d’ores et déjà fait savoir qu’il souhaitait aussi aborder la question de la durée de vie de la centrale de Cattenom, qui selon lui, ne devrait pas être prolongée.