D’aucuns, parmi les frontaliers français, se sont déjà retrouvés dans une situation nécessitant une intervention policière ou de secours urgente en se demandant « Quel numéro dois-je composer ? » Le 15 pour le Samu ? Le 17 pour la Police ? Le 18 pour les pompiers ?

Quelques instants d’atermoiements qui peuvent coûter très cher aux victimes d’AVC ou d’infarctus par exemple. « Time is brain » (« Le temps, c’est du cerveau ») est-il d’ailleurs coutume de dire dans jargon médical.

Bien sûr, ces standards revêtent une utilité publique indéniable, ont permis et permettent toujours de sauver un nombre considérable de vies.

Toujours est-il que dans le doute, « mieux vaut appeler à tort que trop tard. » Ou simplement composer le 112, ce grand oublié des appels d’urgence.

Il a remplacé le 012 au Luxembourg

Le 112 est généralisé parmi les 28 Etats membres depuis 2008 et même élargi à l’Espace économique européen (EEE), comprenant l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein. Certains de ces pays l’utilisent même désormais comme standard unique à l’instar de la Suisse, de l’Islande, de l’Espagne ou de la Grande-Bretagne.

Au Luxembourg, le 012 a été remplacé au niveau national par le 112 en 1993. D’autres numéros d’urgence sont toujours maintenus au pays comme la ligne directe de la police, du centre antipoison, du child focus ou de SOS Alzheimer.

Le 112 ou CSU 112 au Grand-Duché demeure gratuit, accessible depuis n’importe quel pays de l’EEE et depuis n’importe quel téléphone sans carte SIM, 24/7. L’opérateur au bout du fil entame la communication dans la langue du pays d’appel mais peut transférer l’appel vers un homologue maîtrisant le dialecte de l’interlocuteur.

Beaucoup militent aujourd’hui pour harmoniser l’unicité du 112. De fait, elle a le mérite de n’instiguer aucune hésitation dans la tête des citoyens dans le besoin tout en permettant une meilleure organisation logistique des secours. Les Etats ayant adopté ce dispositif présentent tous des résultats convaincants.

Le système eCall implanté sur les véhicules neufs

Dans la même veine, en d’octobre 2015, le Parlement européen sommait chacun des Etats membres d’implémenter le standard eCall, relié au 112, à compter du 31 mars 2018.

Il s’agit d’un système, équipant tous les nouveaux véhicules utilitaires légers et voitures particulières européens, qui émet automatiquement un appel d’urgence en indiquant la position précise d’une automobile accidentée.

L’activation de l’alerte peut également être faite manuellement à l’aide d’un bouton spécifique installé dans l’habitacle. eCall est programmé pour entrer directement en communication avec le 112 ou avec la centrale du constructeur, qui contacte elle-même le 112. Si l’opérateur n’obtient aucune réponse de l’automobiliste après 75 secondes, les secours sont dépêchés sur place.

La directive européenne précise qu’il appartient au client, au moment de l’achat, de déterminer la configuration du module quant à la destination des appels eCall. Les prévisions de la Commission table toutefois sur une généralisation du procédé à l’ensemble du parc automobile d’ici 2035.

Le Grand-Duché précurseur

Le Grand-Duché a été en pointe concernant l’instauration du système eCall. Depuis sa mise en service et sa certification par organisme externe indépendant en octobre 2017, il peut se prévaloir d’être l’un des tous premiers pays prêts à démocratiser l’innovation.  

Par ailleurs, pour rendre le plus efficient possible les appels eCall émanant des centrales des constructeurs, le pays a conclu des accords avec l’Automobile Club Luxembourg (ACL) qui traite les alertes de certains concessionnaires.

Le reproche adressé au système eCall réside dans le fait qu’il concerne uniquement les voitures neuves. Or, ces dernières sont, pour la plupart, acquises par des particuliers plus âgés, ayant moins de chance de se tuer la route. Les jeunes, en revanche, surreprésentés dans les accidents routiers bénéficient bien souvent d’un modèle d’occasion, non équipé du système.

C’est pourquoi, des initiatives commencent à voir le jour pour pallier ce manque. Un boîtier labellisé devrait être commercialisé en France pour les véhicules d’occasion. Le branchement se fera via l’allume-cigare. De même que pour les motards, pour lesquels des sociétés ont développé un accessoire posé sur le casque