L’aversion luxembourgeoise pour la centrale nucléaire de Cattenom n’est ni nouvelle ni officieuse.

A plusieurs reprises, le Premier ministre, Xavier Bettel, a exprimé son inquiétude sur le sujet, déclarant que « le site de Cattenom est un site qui nous fait peur », ou en se disant prêt à cofinancer un « parc d’énergie renouvelable transfrontalier » en lieu et place des cheminées.

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Jeudi, le Grand-Duché a de nouveau fait part à la France de son désamour pour les réacteurs en réagissant au projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PEE) français.

Celui-ci prévoit en effet un report de la stratégie de réduction de la part du nucléaire et donc des fermetures des centrales.

Une étude commandée pour évaluer la sécurité du site

« Le choix français dans le domaine de la promotion de l’énergie nucléaire impactera la sécurité des citoyens et citoyennes du Grand-Duché de Luxembourg et interpelle le gouvernement luxembourgeois, énonce le communiqué du gouvernement. Cette nouvelle démarche équivaut à un retard sensible sur l’échéance de mise hors réseau prévue par l’approche initiale […] », alors que la durée de vie moyenne des réacteurs hexagonaux atteint 49,3 ans.

Aussi, la ministre du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, et le ministre de l’Energie, Claude Turmes, ont commandé une étude « d’évaluation des incidences sur l’environnement français notamment quant à ses aspects transfrontaliers. »

Plus concrètement, des experts internationaux et les administrations environnementales seront chargés de déterminer l’influence des rejets de la centrale de Cattenom sur la qualité et la température de la Moselle et aborderont la question de la sécurité du site.

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