On savait les mentalités et les traditions changeantes, la place du religieux moins prégnante que par le passé, le modèle familial d’antan remodelé avec la multiplication des couples non mariés et des familles monoparentales.

Le constat d’Eurostat ne fait que confirmer la tendance en la chiffrant. L’institut européen de la statistique renseigne ainsi qu’en 2016, 42,6 % des enfants sont nés hors mariage contre 27,3 % en 2000, soit une hausse significative depuis le début du siècle.

Une majorité d’enfants naissent hors mariage en France

C’est en France que l’on remarque la plus grande propension à fonder un foyer hors de tout engagement solennel : 59,7 % des enfants y ont été conçus par des parents qui ne se sont pas dits « oui ».

Sept autres Etats présentent un taux d’enfants nés hors mariage supérieur à 50 %, parmi lesquels la Bulgarie, la Slovénie, la Suède ou le Portugal.

A noter que si l’on prend en compte les territoires qui ne font pas partie de l’Union mais de l’Association européenne de libre-échange, c’est l’Islande qui remporte la palme des naissances en dehors de toute relation officielle avec un taux avoisinant les 70 %.

2,2 millions de mariages en 2016

A l’inverse, la tradition semble persister en Grèce, en Croatie et à Chypre où 80 % des naissances l’ont été après avoir échangé les alliances.

Entre les seules années 2015 et 2016, ce « renversement » se confirme dans presque la totalité des Etats membres même si certains d’entre eux, a l’instar de l’Italie, du Royaume-Uni ou des Pays Baltes, font de la résistance.

Au sein des 28, 2,2 millions d’unions et 946.000 ruptures ont été enregistrés en 2015. En termes de proportion, le taux de mariage actuel dans l’UE-28 s’élève à 4,3 pour 1.000 personnes, celui de divorce à 1,9 pour 1.000 personnes.

Des proportions qui ont connu des évolutions aux antipodes : pendant que le taux de désunions doublait en 50 ans (0,8 en 1965), il baissait de presque moitié sur la même période (7,8 en 1965). Eurostat évoque la légalisation de la procédure de divorce notamment dans les pays comme l’Italie, l’Espagne, l’Irlande ou Malte pour expliquer le doublement des démarches de séparation.

2,1 personnes sur 1.000 divorcent au Luxembourg

En outre, c’est au Grand-Duché et au Portugal que le plus faible taux de mariage a été relevé en 2016 : 3,2 personnes sur 1.000 se sont passées la bague au doigt contre 3,8 en Belgique, 3,5 en France et 5 en Allemagne. Chypre (7,5) et deux Etats Baltes (7,4) enregistrent eux les plus grosses proportions de mariés.

Ce sont enfin dans les pays nordiques que les divorces sont les plus nombreux : 3,1 personnes sur 1.000 sont dans ce cas en Lituanie et en Lettonie, 3 au Danemark.

Pour la même année, les taux de divorce belge et luxembourgeois atteignent quant à eux 2,1 individus sur 1.000, contre 2 en Allemagne et 1,9 en France. 

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