« Le site de Cattenom est un site qui nous fait peur », déclarait en 2016, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel.

A maintes reprises déjà, les dirigeants du pays ont exprimé publiquement leur aversion pour les réacteurs frontaliers. Dernière réserve émise en date, un communiqué gouvernemental critiquant la stratégie française en matière de nucléaire, de nature à impacter « la sécurité des citoyens et citoyennes du Grand-Duché de Luxembourg. »

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Introduction de la notion de “recours collectif”

Mercredi, signe que le sujet préoccupe au plus haut niveau, le Grand-Duché s’est doté d’un cadre légal en cas d’accident nucléaire. Avec le projet de loi 7221, l’objectif visé est de de garantir une meilleure sécurité juridique au résident.

« Le but du projet de loi est d’introduire un régime spécifique de responsabilité civile nucléaire afin d’augmenter la possibilité d’action légale et de mieux protéger juridiquement les citoyens luxembourgeois en cas d’accident nucléaire », a expliqué la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, aux députés.

Alors que certains élus doutaient de l’efficience d’un tel procédé, dans la mesure où attaquer un autre Etat en cas d’accident pourrait s’avérer être une tâche ardue, Mme Dieschbourg a précisé que la majorité des exploitants d’une centrale nucléaire sont des entreprises privées.

Les députés souhaitent, en outre, introduire dans le projet de loi, la notion de « recours collectif ». Celle-ci permettrait ainsi un regroupement massif de victimes et augmenterait de facto les chances d’être entendu en cas de catastrophe.