Les travailleurs frontaliers, ce n’est pas une nouveauté, constituent près de 45% de la main d’œuvre active du Grand-Duché. Sur les quelques 190.000 navetteurs, la moitié arrive de France et en très grande majorité de Lorraine. 

L’étude menée conjointement par la Banque centrale du Luxembourg (BCL) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) sur un échantillon de 2.400 ménages concernés, apporte des éléments nouveaux sur l’implication de ces derniers dans l’économie du Luxembourg.

Un profil type

Les données recueillies par les deux organismes permettent de dresser le portrait d’un frontalier type. Il apparaît que celui-ci réside le plus souvent dans son pays d’origine, qu’il vit accompagné (marié ou avec un partenaire) et qu’il présente un niveau élevé d’éducation.

Ceci lui permet de parapher en majorité des contrats à durée indéterminée (CDI) et d’exercer depuis dix ans en moyenne sur le territoire. Enfin, il occupe généralement des postes dans le commerce de gros ou de détails ainsi que dans le secteur financier.

Deux fois plus de temps dans les trajets

Pas un scoop non plus, certes, mais une estimation chiffrée de la durée des trajets. La galère des transports représente sans doute la contrepartie la plus pénible pour les frontaliers.

En moyenne, ils voyageraient 46 minutes par aller, pour la plupart en voiture, contre 23 pour les résidents luxembourgeois.

Moitié moins de patrimoine que les résidents

261.000 euros soit une progression de 9% par rapport à 2010 (239.900 euros). Le patrimoine net des frontaliers progresse alors qu’il s’avère être deux fois moins important que celui des résidents au Luxembourg.

Une disparité due à la valeur bien supérieure des biens immobiliers locaux comparés a ceux des régions avoisinantes.

Les 20% des ménages frontaliers les moins fortunés détiennent un patrimoine net peu ou prou égal à 6.000 euros.

La résidence principale représente la plus grosse part de l’actif des frontaliers. Parmi eux, 71% sont propriétaires, la plupart en Belgique (79%). A l’inverse, seuls 60% des Allemands le sont, le taux le plus bas.

Aussi, les valeurs médianes du patrimoine net et du revenu brut des frontaliers sont-elles largement supérieures à leurs équivalents dans leurs pays de résidence.

Peu friands du risque financier

Les ménages les plus éduqués sont plus susceptibles de prendre des risques en termes de placement financier (actions, fonds communs de placement) car ils sont aussi les mieux rémunérés.

Les plus réticents disposent, en revanche, le plus souvent, de plans d’assurance-vie ou d’épargne-pension.

Un cinquième des revenus dépensés sur place

En plus de l’impôt sur le revenu, les frontaliers consacrent 20% de leurs revenus aux achats sur place. Les dépenses en biens non-durables sont, en outre, effectués principalement dans leurs pays de résidence.