Il était attendu de pied ferme. Devant des députés désireux, Mark Zuckerberg a finalement botté en touche les questions les plus fâcheuses.

Tout comme il est resté presque pantois devant la vive interpellation du président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt. « Vous vous êtes excusés au moins quinze ou seize fois ces dix dernières années… Depuis 2003, chaque année, vous avez un problème, une faille avec Facebook et vous vous retrouvez au pied du mur à devoir vous excuser, dire que vous allez régler le souci. Cette année ça fait déjà deux, non trois fois même que vous vous excusez, et nous ne sommes qu’au mois de mai », lui a-t-il notamment fait remarquer.

Finalement, le patron de Facebook a lui-même décidé de mettre un terme à son audition, en promettant de répondre par écrit aux interrogations laissées sans réponse.

Un pied de nez pour le moins culotté qui laisse perplexe sur le pouvoir réel des représentants de l’Union. Sans qu’il soit sous-entendu, bien sûr, que ces derniers ne séquestrent l’intéressé dans l’hémicycle jusqu’à obtenir satisfaction.

Le RGPD, un vrai sac de noeud

Toujours est-il que malgré le poker menteur du jeune milliardaire devant le Congrès américain, le règlement général pour la protection des données (RGPD) entrera bien en vigueur le 25 mai prochain au sein dans l’Union.

Le dispositif instaurera une série de droits pour les citoyens et de devoirs pours les sociétés collectant leurs données, avec pour objectif la transparence concernant l’utilisation des Big data.

Un sac de nœud juridique et un casse-tête pour les entreprises, qui, pour beaucoup, devront initier un énorme travail de mise aux normes. Dont on ne va toutefois pas se plaindre.

Ainsi, lesfrontaliers.lu avaient voulu prendre la température auprès des internautes concernant cette nouvelle réglementation. Parmi les votants, seuls 5 % n’ont jamais entendu parler du RGPD.

Le tapage médiatique a certainement intégré le terme dans le langage courant, sans toutefois levé le voile sur ce qu’il allait réellement changer en pratique.

Il faut dire que même en se plongeant dans le dossier, et il en va de même pour les personnes chargées de l’implémenter dans leur société, bien des points restent à éclaircir. La moitié des participants au sondage ne dit d’ailleurs pas autre chose. : elle comprend le principe dans ses grandes lignes mais la mise en application reste encore assez flou. Pour un cinquième d’entre elles, il s’agit même d’un vrai sac de nœud.

Trop tard pour modifier son comportement d’internaute

Globalement, les sondés approuvent la mesure (42 %) même s’ils restent de nombreux sceptiques : 32 % pensent qu’elle intervient trop tard tandis que 22 % y voit un enlisement pour les utilisateurs.

Par ailleurs, seule une minorité (34 %) prévoit de modifier ses habitudes d’internaute. Pour les autres, obtenir un contrôle total relève d’un travail trop fastidieux, jusqu’à rendre certains fatalistes compte tenu du nombre de mains dans lesquelles leurs données ont déjà atterri.

Quant à savoir si le RGPD sera effectivement appliqué, 42 % estiment qu’il faudra attendre qu’une décision fasse jurisprudence pour entrevoir un soupçon d’efficacité. Un tiers des votants s’attendent néanmoins à ce que les grands groupes (Facebook ?) trouvent toujours une échappatoire