La crise sanitaire liée au Covid-19 a radicalement bouleversé la pratique du télétravail qui est devenu à la mi-mars 2020, du jour au lendemain, la seule façon de faire tourner les entreprises dans le respect les consignes des autorités publiques et de la santé des salariés

Les effets du télétravail actuel ont un impact important sur le secteur de la restauration, surtout en milieu urbain et du centre.

« Vu qu’il est fort probable que dans le futur proche, les salariés vont recourir de façon plus nombreuse et régulière au télétravail, il importe d’ores et déjà de rendre attentif à l’impact économique potentiel » explique, dans son rapport, le conseil économique et social.

Des données chiffrées pour bien comprendre

Sur la base des chiffres de l’emploi en 2019, l’emploi intérieur total de 460 000 personnes est composé de 258 100 résidents et de 201 900 frontaliers.

En supposant que 45% des résidents, soit 116 145 personnes, et 40,5% des frontaliers, soit 81 769 personnes exercent une fonction administrative ne requérant pas forcément une présence continue, un maximum de 197 914 personnes seraient en mesure de télétravailler.

«  En admettant de façon réaliste que ces personnes travaillent quelque 220 jours par an et recourent en moyenne une fois par semaine au télétravail, les déplacements physiques diminueraient de 8 708 216 allers-retours sur l’année (220/5 x 197.914) » précise-t-on.

Cela correspondrait à quelque 40 000 allers-retours de moins par jour ouvrable avec des effets sensibles au niveau de la mobilité.

50% du CA en moins pour les mois de juin et juillet

«  Cette hypothèse aurait également un impact économique non-négligeable pour la restauration et les commerces locaux. Ainsi, l’Horeca estime que la consommation journalière d’un salarié sur son lieu de travail correspond à environ 25 euros dans le secteur de l’Horeca et 15 euros dans les autres commerces, soit 40 euros par jour. Il conclut que le télétravail pourrait faire reculer le chiffre d’affaires du commerce local concerné d’environ 350 millions d’euros par année » note le conseil économique et sociale

Selon l’Horeca cette fois, cette baisse de recettes se traduirait dans son seul secteur par une perte de plus de 2 000 emplois, de 17 millions d’euros en cotisations sociales, de 10 millions d’euros de TVA et près de 6 millions d’euros de retenue d’impôt sur salaires.

Ces impacts estimés sont bien inférieurs à la réalité de l’année 2020 où le télétravail et les autres réticences et restrictions dues au coronavirus ont engendré dans le secteur Horeca une baisse de plus de 50% du chiffre d’affaires sur les mois de juin et juillet 2020.

Lire Négociation : un jour de télétravail par semaine pour les frontaliers