Dans un rapport d’une cinquantaine de pages, le CES aborde le thème du flux des frontaliers précisant « son apport essentiel pour l’économie luxembourgeoise ». Cette première étude dépeint le travail transfrontalier et ses incidences sur l’économie luxembourgeoise.

Que faut-il retenir dans les grandes lignes ?

Le CES observe que 200 000 personnes passent les différentes frontières pour venir travailler au Luxembourg. En 2019, 104 540 frontaliers venaient de France, 48 880 de Belgique et 48 440 d’Allemagne.

Ce flux représente pas moins de 45% de la population active du pays. Et, selon les calculs du Conseil, d’ici 2035 s’ajouteront 50 000 à 85 000 travailleurs supplémentaires en provenance de France, de Belgique et d’Allemagne.

17% du revenu brut des frontaliers dépensés au Grand-Duché

D’après la Banque centrale de Luxembourg (BCL) environ 17% du revenu brut perçu par les frontaliers sont dépensés au Grand-Duché.

Elle estime qu’en 2014, les frontaliers ont dépensé près de 1 milliard d’euros au Luxembourg (en 2014, les dépenses de consommation des non-résidents s’élevaient à 4,4 milliards d’euros).

Autre constat : les compétences viendront de loin

Le Luxembourg a besoin de personnel hautement qualifié pour maintenir sa compétitivité. Jusqu’à présent, il l’a puisé dans les « réservoirs » de main-d’œuvre de la Grande Région. Or, la complexité et la sophistication des services offerts avant tout dans le secteur tertiaire exigent des profils très particuliers qui n’y sont plus disponibles.

Le recrutement d’une main-d’œuvre très qualifiée et disponible pour intégrer le marché de l’emploi luxembourgeois situé à proximité des frontières du Grand-Duché devient de plus en plus difficile.

Au vu des mutations projetées, une recomposition des flux frontaliers va se redessiner : « Pour la France, par exemple, il faudra embaucher les salariés au delà de Metz » ponctue-t-on au Conseil économique et social.

Eviter une ségrégation ?

Pour le secteur public et les secteurs assimilés, les frontaliers sont faiblement représentés dans l’administration publique, mais représentent presque 40% dans le secteur de la santé et l’action sociale : « Il faudrait que les décideurs politiques, ayant le souci d’éviter une ségrégation artificielle trop prononcée entre salariés résidents, voire luxembourgeois, et frontaliers, et de promouvoir réfléchissent au contraire à la meilleure cohésion sociale possible » confirme-t-on au CES.

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