Les plus optimistes observeront que la tendance… ralentit. N’empêche après un premier semestre 2022 marqué par une progression des prix dans la construction en hausse de 8,6 % ; les derniers six mois ont enregistré une nouvelle augmentation hausse, contenue à 6,8 % cette fois.

Pour relativiser ces chiffres, il faut imaginer que ces + 15,9% au total correspondent à la somme de l’ensemble des hausses cumulées des quatre dernières années. Une véritable déflagration pour le secteur, comme pour les clients.

Depuis la sortie des confinements post-covid, le BTP vit ainsi de flambée des prix en flambée des prix : matériaux de construction  en rupture de stock et dont les coûts augmentent, montant des carburants (diesel notamment) et de l'énergie ingérables, hausse des coûts de la main d'œuvre au rythme des index, factures de transport qui s'envolent. Savoir combien va vous coûter un chantier relève du savant calcul. Quand ce n'est juste un pronostic aléatoire...

La sanction n'a pas tardé. Au bilan des faillites 2022, le secteur du bâtiment représentait plus d'un tiers (38%) des fermetures d'entreprises sur l'année ! Avec une accélération terrible au cours du dernier trimestre qui ne laisse rien augurer de bon alors que les chantiers viennent de reprendre au terme du congé collectif d'hiver.

Dans la tempête

Pas un corps de métier qui n'échappe à cette envolée des tarifs. Les exemples les plus spectaculaires, entre avril et octobre 2022, étant repérés du côté des revêtements de sol (+11,6%) façadistes, entreprises spécialisées dans la fermeture bâtiment (+9,5%) ou menuiseries extérieures (+9,4%).

On est donc là bien au-dessus de la progression -déjà élevée pourtant- de la seule inflation (en deçà de 6% sur l'année).

Du côté des promoteurs, la prudence est de mise quand au lancement de nouveaux projets. Ce qui aura des répercussions sur l'activité d'ici quelques mois. Tandis que du côté des artisans, on assiste impuissants à cette hause des dépenses à peine compensée par quelques ajustements indiciaires de paiements.

Le gouvernement devrait réagir rapidement. En assurant des commandes publiques ou en fixant des dérogations (sociales, fiscales) à ce secteur pris dans la tempête. Il l'avait déjà fait en période Covid, le BTP s'en était bien tiré du coup.

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