Poisson d’avril : Le gouvernement luxembourgeois avait récemment fait part de son intention de faire reconnaître le Lëtzebuergesch comme langue officielle de l’Union européenne. De là à décider d’un tel procédé, peu s’en seraient doutés !

C’est d’ailleurs, sans faire de vagues que Claude Meisch, le ministre de l’Education nationale, et Corinne Cahen, son homologue chargée de la Famille et de l’Intégration, ont mûri cette idée.

D’après les informations recueillies auprès des ministères par lesfrontaliers.lu, « le projet germe depuis l’instauration du gouvernement Bettel. En faisant publiquement part de cette intention, la proposition aurait sans doute été tuée dans l’œuf », précise un attaché parlementaire qui a planché sur le dossier.

Rendre le luxembourgeois moins vulnérable

Après plusieurs années de réflexion et des enquêtes menées auprès des résidents et non-résidents du pays, les groupes de travail missionnés par les ministres ont délivré un rapport final, approuvé lors d’une session à la Chambre des députés.

Ainsi, les enfants de frontaliers nés à partir de 2018, devront obligatoirement être scolarisés au moins 3 ans, dans un établissement luxembourgeois. Et ce, dès le plus jeune âge et les premières inscriptions à l’école.

Objectif principal : faire perdurer et surtout rendre la langue nationale moins vulnérable alors que seulement 5% des résidents étrangers et que très peu de travailleurs frontaliers l’emploient. Les cours seront dispensés à parité, en français et luxembourgeois pour les futurs écoliers.

Le communiqué diffusé par l’administration précise bien que cet aspect constituera un « critère indéniable et même fondamental à l’embauche de futurs actifs venus de l’étranger. »

Possibilité d’obtenir la nationalité après six années d’enseignement

Par ailleurs, la législation, qui sera transposée dans la loi durant l’été, porte une ambition démographique. A l’heure actuelle, les populations étrangères représentent près de la moitié des presque 600.000 résidents du Grand-Duché. Celui-ci souhaite inverser la tendance et s’approcher des standards européens en la matière afin de retrouver une identité culturelle singulière.

Pour ce faire, l’arrêté prévoit qu’un enfant de frontalier ou de résident étranger, acquiert automatiquement la nationalité luxembourgeoise s’il étudie au moins six années scolaires consécutives dans une école du pays.

Un durcissement qui prend le contrepied de la procédure d’obtention pratiquée jusqu’alors. Pour rappel, les descendants en ligne directe d’un aïeul ayant possédé la nationalité à la date du 1er janvier 1900 peuvent prétendre au passeport luxembourgeois jusqu’à la fin 2018.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, donnera une conférence de presse mercredi soir pour détailler l’amendement, qui constitue, d’ores et déjà, un virage majeur et déroutant dans la politique luxembourgeoise.  Poisson d’avril.