Le projet de loi des bodycams pour les policiers luxembourgeois a été présenté à la presse mardi 19 juillet avec, d’ores et déjà, des questions sur les ambitions et capacités de ces nouveaux équipements.

Budget de 6 millions d’euros

Présenté à la Chambre des députés, ce projet de loi est porté par Henri Kox, le ministre de la Sécurité intérieure. Représentant le gouvernement, il était accompagné d’Alain Engelhardt, directeur central stratégie et performance de la police grand-ducale lors de la présentation du dispositif à la presse.

Dans le détail, une enveloppe financière de six millions d’euros sera débloquée sur plusieurs années, dont 2,5 millions d’euros prévus pour l’acquisition des caméras. Le budget comprend également la logistique qui devra être mise en place, tout comme l’entretien desdites caméras.

Reste qu’il ne faut pas s’attendre à croiser un policier luxembourgeois avec une caméra-piéton dans les tous prochains mois puisque le texte de loi doit encore être finalisé et voté par le parlement. Un délai de quatre ou cinq ans a ainsi été évoqué par le ministre de la Sécurité intérieure avant l’arrivée réelle de ces caméras.

Quels sont les enjeux ?

L’objectif premier reste de prévenir toute escalade de violence lors des interpellations. Ces caméras filmeront en permanence des séquences vidéo de 30 secondes même si l’enregistrement pourra, sur décision du policier, être continu ou non, en fonction de la situation et du contexte lors d’une opération de police. L’une des priorités de cet outil supplémentaire est aussi de « mieux protéger l’agent, en misant à la fois sur la dissuasion et la désescalade », selon les mots d’Henri Kox.

En outre, la procédure standard prévoit que le citoyen devra être prévenu qu’il est filmé. Pour ce faire, un indicateur sonore et visuel indiquera donc la présence de la caméra-piéton. Stockées dans un premier temps pendant 28 jours, les images seront ensuite disponibles et pourront éventuellement être considérées comme des preuves devant la justice.

Les voisins déjà équipés ?

En Belgique, les caméras corporelles portées par les policiers sont autorisées par le parlement fédéral depuis 2018. Depuis, l’usage de ces petites caméras, accrochées au torse des agents et filmant leurs interactions avec le public, s’étend petit à petit. Cela s’explique par le fait que le cadre légal n’est pas encore tout à fait défini. Par exemple, à Namur, première zone de police wallonne à avoir reçu des bodycams en avril dernier, les zones de police ont édicté des directives sur base de leur expérience, faute de circulaire ministérielle.

En France, il est prévu d’installer ces caméras-piétons avant la fin du quinquennat. De plus, le Beauvau de la sécurité (la grande consultation autour de la sécurité lancée en février 2021 par le gouvernement de l’ancien Premier ministre Jean Castex) prévoyait également d’installer des caméras dans les nouveaux véhicules des policiers et ce, dès l’an prochain.

Lire : Plus de limite aux frontières pour les policiers lors des poursuites

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