Tandis qu’au Grand-Duché, la pétition réclamant l’inscription dans la Constitution du droit à pouvoir payer en espèces de façon illimitée vient de dépasser les 5 000 signatures, voilà que le projet d’une monnaie numérique commence à se faire de plus en plus concret en Europe.

Interrogé par le député LSAP Mars Di Bartolomeo sur la phase d’étude menée actuellement (et jusqu’en octobre 2023) par la Banque centrale européenne sur le sujet, la ministre des Finances, Yuriko Backes, a assuré « suivre ces travaux exploratoires en cours » menés depuis 2021 par la Banque centrale européenne (BCE), et se tenir « régulièrement informée par le biais de l’Eurogroupe et des groupes de travail au niveau technique ».

De quoi parle-t-on exactement ?

Depuis 2002, l’euro, on connaissait, mais principalement à travers ses pièces et ses billets. Or, il n’est pas impossible, dans les prochaines années, de voir notre monnaie se dématérialiser. Une sorte de monnaie électronique « qui serait émise par l’Eurosystème (à savoir la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales de la zone euro) et qui serait accessible à tous, ménages comme entreprises », comme le détaille la BCE.

Pour sa présidente, Christine Lagarde, l’enjeu est avant tout « de veiller à ce que, à l’ère du numérique, les ménages et les entreprises aient toujours accès à la forme de monnaie la plus sûre : la monnaie de banque centrale ».

Quoiqu’il en soit, si le projet venait à se concrétiser, la BCE se veut formelle : « L’euro numérique viendrait en complément des espèces, sans les remplacer. Billets et pièces resteront disponibles dans la zone euro. »

Une monnaie numérique pour quoi faire ?

Anticipant la question, la Banque centrale européenne met en avant plusieurs avantages pour les pays utilisant la monnaie unique de disposer d’un euro numérique : « Facile d’utilisation (…) il serait gratuit pour les paiements de base et pourrait être utilisé partout dans la zone euro. »

En clair, l’euro numérique serait simplement une possibilité supplémentaire pour les particuliers et les professionnels de régler leurs achats, aux côtés des autres moyens de paiement existants (espèces donc, carte bancaire, chèques…).

Pour Yuriko Backes, disposer d’une monnaie au format dématérialisé serait aussi « susceptible de favoriser l’innovation et la concurrence dans le marché des paiements, ainsi que de renforcer le rôle de l’euro sur la scène internationale, tout en soutenant l’autonomie stratégique ouverte de l’U.E ».

Actuellement en pleine phase expérimentale, l’euro numérique devra attendre la fin d’année 2023 avant de savoir s’il a un avenir. En fonction des résultats, si le Conseil des gouverneurs de la BCE donne son feu vert, une phase d’expérimentations concrètes sera alors lancée pour une durée de trois ans maximum.

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