« Les produits de double qualité minent la confiance des citoyens envers le fonctionnement équitable du marché intérieur de l’UE. » C’est en ces termes que la députée européenne, Olga Sehnalovà, a qualifié, au mois de juillet, cette pratique courante dans les pays d’Europe centrale et orientale (République Tchèque, Croatie, Slovaquie, Hongrie) et même dans le monde.  

Les doubles standards sont des produits alimentaires qu’un industriel vend dans plusieurs Etats et sous le même emballage sans que ceux-ci aient la même composition.

Ainsi, deux boîtes de bâtonnets de poisson de la même marque peuvent ne pas avoir la même saveur si le consommateur les déguste au Luxembourg par exemple ou dans un des pays précités. Dans certains pays, ces bâtonnets ont une teneur moindre en poisson.

De même que de telles différences, notifiées dans un rapport européen, ont également été constatées sur du pain coupé, dont une « variante » contient moins de farine de blé ou sur des boissons à l’orange… sans teneur en orange.

« Si un produit est vendu sous la même marque et le même emballage, il devrait avoir la même composition. Si le fabricant souhaite que le produit soit adapté, les consommateurs ont le droit d’être informés de cet ajustement pour chaque produit individuel », a ajouté M. Sehnalovà.

 

Une base de données consultables par les citoyens

Pour y remédier, les députés espèrent une coopération transfrontalière qui consisterait en des tests comparables suivi d’un partage rapide de données sur les produits suspectés et les pratiques déloyales : à savoir quand les étiquettes n’indiquent pas les changements ou que ceux-ci sont difficilement perceptibles car cachés sous des appellations vagues. Ou tout simplement quand elles fournissent un produit de qualité moindre ou pire sans en avertir les consommateurs.

« Une approche commune en matière de tests doit être pleinement développé, afin de recueillir des preuves fiables et comparables et d’aider à déterminer le degré de gravité et de généralisation de la question de la double qualité », indique un communiqué publié sur le site du Parlement.

En outre, une base de données répertoriant ces produits devrait être rendue publique d’ici la fin de l’année.

Un logo pour mieux informer ?

De l’autre côté, les industriels se défendent en arguant que les adaptations géographiques résultent de différences dans les préférences alimentaires selon les territoires. Un procédé qui répond aux lois libérales et qui demeure légal dans la mesure où il est effectué en conformité avec les exigences établies par l’UE

A cela, l’Europe répond que « les préférences des consommateurs ne devraient pas servir d’excuse pour abaisser la qualité et/ou offrir des qualités différentes sur des marchés différents. »

Et pour mieux informer le consommateur, les élus envisagent l’idée de faire inclure aux fabricants un logo attestant que le contenu et la qualité d’une même marque soient similaires dans tous les Etats membres.

Pour rappel, ce débat fait suite à une étude présentée par des représentants hongrois et slovaques dans laquelle ils pointent du doigt les industriels, coupables selon eux d’utiliser des ingrédients de moins bonne qualité selon la zone où ils sont commercialisés.

Une proposition législative en ce sens devrait être débattue en commission parlementaire au mois de novembre.