C’est une confirmation qui risque fort de crisper les travailleurs utilisant régulièrement leur véhicule personnel dans le cadre de leurs déplacements professionnels. Bien qu’à la pompe les prix s’envolent inexorablement, le gouvernement a confirmé son intention de ne pas réévaluer le montant de l’indemnité kilométrique, établi aujourd’hui à 30 centimes d’euros le kilomètre.

La préférence pour les 7,5 centimes à la pompe

« Il n’y a pas eu de discussion en ce sens récemment ». La réponse du porte-parole du ministère des Finances à la question de nos confrères de L’essentiel d’une éventuelle réévaluation est on ne peut plus claire. Ainsi, à l’heure actuelle, si un employeur décide de rembourser les frais de ses salariés au-dessus de 0,30 centimes d’euros le kilomètre, par exemple 0,50 centimes, les 20 centimes supplémentaires seraient considérés comme un avantage en nature. De ce fait, le salarié pourrait même potentiellement être imposé dessus.

Conscient de la gronde qu’une telle décision (semblant qui plus est pleinement assumée) peut entraîner, le gouvernement rappelle l’importance des mesures de son paquet de solidarité déjà en place. Ces dernières sont censées limiter l’impact de la hausse des prix des carburants sur le porte-monnaie des contribuables luxembourgeois.

Les mesures comprennent notamment une réduction de 7,5 centimes d’euros par litre de carburant, accordée jusqu’au 31 juillet.

La lutte contre la hausse des carburants en question

Et c’est justement cette date limite du 31 juillet qui commence à en inquiéter plus d’un. Si l’indemnité kilométrique continue de plafonner à 30 centimes et que la réduction des 7,5 centimes à la pompe venait à s’arrêter, nombre d’automobilistes s’en verraient largement impactés.

À titre d’exemple, en tenant compte des derniers prix au public maxima des produits pétroliers, si la réduction des 7,5 centimes n’était plus appliquée, le litre de Super 95 passerait de 1,901 euro le litre à 1,976, le litre de Super 98 de 2,157 à 2,232 euros et celui de gasoil (1,962 euro) repasserait au-dessus des deux euros (2,037 euros le litre).

Statu quo de la part du gouvernement

Face à cette situation, les présidents du groupe CSV, Martine Hansen et Gilles Roth, ont déposé le 21 juin une demande d’une heure d’actualité à la Chambre des députés, « pour discuter des mesures pouvant contrecarrer la hausse des prix des carburants ». Le sujet était à l’ordre du jour de la séance du mardi 28 juin.

À l’issue des débats, le CSV, qui avait notamment suggéré de prolonger jusque fin septembre l’aide de 7,5 centimes d’euros, est sorti déçu de la séance. « Ce n’est pas le moment de prendre ce genre de décisions qui risquent d’aggraver le déficit » a en effet rétorqué la ministre des Finances Yuriko Backes, estimant « suffisantes les mesures déjà prises pour éviter aux revenus les plus bas de perdre en pouvoir d’achat. Nous restons responsables et une décision sera prise au plus vite si cela s’avère nécessaire ».

Chez nos voisins, la France pratique depuis le 1er avril une ristourne automatique de 18 centimes d’euros par litre à la pompe. Cette aide doit théoriquement prendre fin au 31 juillet. En Belgique, l’aide se monte à 17,5 centimes d’euros et a été prolongée jusqu’à la fin 2022. En Allemagne, la réduction (d’une durée de trois mois et démarrée début juin) se monte à 30 centimes d’euros pour le litre d’essence et 14 centimes pour celui de gasoil.

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