Montaine est journaliste pour un site média au Grand-Duché. Embauchée depuis la mi-septembre, elle vit, depuis un mois, au rythme des frontaliers. Elle nous livre ses premières impressions.

Lesfrontaliers.lu : Pourquoi avez-vous choisi de travailler au Luxembourg ?
M.R : J’ai postulé pour des groupes de presse mais sans succès. Les journaux en France ne marchent pas fort, soyons clair. On estime à trois milliards d’exemplaires de titres de presse (papier et digital) vendus en 2018, selon les chiffres de la presse et des médias. Cela représente une baisse de – 4,1 % par rapport à 2017. Seul, le format numérique, bondit avec + 26,8 %. Par conséquent, j’ai élargi ma recherche d’emploi et j’ai eu l’opportunité de travailler au sein d’un média luxembourgeois. Je n’ai donc pas hésité.

Salaire : Plus de 1.000 euros nets par mois en plus

Lesfrontaliers.lu : Et les conditions financières sont-elles si avantageuses ?
M.R : Une chose est sûre, les conditions financières ont été forcément décisives dans mon choix. En France, j’avais un salaire brut de 1.800 euros pour 35 heures par semaine. Au Luxembourg, on m’a proposé 2.600 euros brut pour 40 heures.
Je vais aussi avoir des allocations familiales pour mon enfant. J’aurai 1.890 euros nets tous les six mois en plus, ce qui fait 315 euros nets par mois.  Au fil du temps, j’ai appris aussi que le plaisir de venir travailler est parfois plus important que le montant d’un salaire. Mais si on peut concilier les deux, c’est mieux bien évidemment.

Calculatrice des allocations familiales

Trajet Nancy-Luxembourg tous les jours

Lesfrontaliers.lu : Vous habitez Nancy, quel moyen de transport avez-vous choisi ?
M.R : Soucieuse de l’environnement, j’ai opté pour les transports en commun. Je prends le train tous les matins à 6h50 de Nancy vers Bettembourg. J’avoue que cette solution est pratique mais je ne vous apprends rien en vous précisant que les trains ne sont pas forcément à l’heure. Mon premier jour, j’ai dû me battre pour descendre à mon arrêt, celui de Bettembourg. Le train était bondé de voyageurs. Les usagers se marchaient dessus. J’avoue que cette première approche m’a refroidie.

J’ai tenté aussi le co-voiturage. C’est une formule plus conviviale puisque l’on peut discuter avec les automobilistes le temps de son trajet. Bon, il faut simplement trouver une personne qui travaille aux mêmes horaires que vous.

Lesfrontaliers.lu : Avez-vous tenté de prendre votre voiture ?
M.R : Sincèrement, j’ai abandonné l’idée. Quand je vois les embouteillages le matin et le soir, ce n’est pas nécessaire de rajouter du stress alors qu’il existe d’autres moyens de se déplacer. En revanche, Je suis surprise, de voir autant d’automobilistes, seuls, dans leurs voitures partant de la France pour se rendre au Luxembourg.

Un pays très cosmopolite

Lesfrontaliers.lu : Qu’est-ce qui a le plus marqué ?
M.R : Dans un premier temps, je dirais le respect de l’environnement. Par exemple, les gares et les lieux publics sont propres. Il y a suffisamment de poubelles pour que les déchets ne soient pas jetés sur le sol. Ce n’est pas toujours le cas en France. La multiplicité des nationalités est aussi frappante. On peut entendre parler allemand, luxembourgeois, italien, portugais ou anglais. Cela donne une dimension internationale. C’est assez magique.

Puis, la politique du Gouvernement envers les familles est remarquable. Les aides familiales accordées pour éduquer les enfants est une donnée qui m’a séduite. Ce n’est pas comparable à la France. De même pour les transports, les remboursements facilitent la mobilité. On voit que le Luxembourg met tout en œuvre pour attirer les salariés.

Lire : Est-ce une chance de travailler au Luxembourg ?