À l’heure du développement des cryptomonnaies et tandis que l’on commence même à parler d’un euro numérique, les temps sont durs pour les chèques qui, d’année en année, sont de moins en moins utilisés.

Des origines aux heures de gloire

Créé officiellement en 1742 par des banquiers anglais, le chèque, ce petit bout de papier rectangulaire en apparence sans valeur mais sur lequel on peut y inscrire les sommes les plus folles, trouverait en réalité ses origines bien avant cette date.

Déjà au IVe siècle av. J.-C., les Grecs avaient inventé son ancêtre, la lettre de change, qui permettait de voyager sans avoir besoin de transporter des espèces avec soi. Quelques siècles plus tard, au XIIe très précisément, les chevaliers reprennent l’idée et se mettent à émettre des « bons à payer » afin d’éviter d’être dévalisés de tout leur or et leur monnaie en cas d’attaque.

Quant au premier chèque en tant que tel, il aurait vu le jour en Italie, du côté de Pise, en 1374. Après encore quelques siècles à tâtonner, il prend définitivement son envol en au XVIIIe siècle en Angleterre avant d’arriver en France via une loi, le 14 juin 1865.

Dans les années 1990 et 2000, il connait le plein succès, au Luxembourg, en Belgique et surtout en France où il est même, pendant cette période, le moyen de paiement le plus utilisé par les Français après les espèces (mais devant la carte bancaire !).

Une espèce en voie de disparition au Luxembourg

Seulement, depuis une vingtaine d’années, le chèque séduit de moins en moins les Européens. Certes, d’après de récentes études, les Français sont encore huit sur dix à garder un carnet de chèques chez eux ou dans leur sac, mais ces derniers ne représentent plus à ce jour que 5 % des transactions scripturales (c’est-à-dire les paiements n’étant pas effectués avec des billets et des pièces). Ils se retrouvent surtout utilisés comme des “bons” octroyés à certaines catégories de population, à l’image du chèque emploi-service, du chèque énergie ou, plus récemment, du chèque carburant promis en début de semaine par la Première ministre Elisabeth Borne.

Au Grand-Duché, les résidents ont toujours été traditionnellement moins adeptes du chèque que les voisins français. En 2006, près de 400 000 opérations étaient réalisées par chèque au Luxembourg, contre 51,1 millions de virements, 25 millions de paiements par cartes de débit et 15,8 millions par cartes de crédit.

Quinze ans plus tard, en 2021, c’est la carte bancaire qui règne en maître dans le domaine des transactions, avec 147,7 milliards de paiements effectués par cartes de débit et 115,1 millions par cartes de crédit cette année-là. Les virements représentent, eux, 77,5 millions d’opérations. Quant aux chèques, ils sont très loin derrière avec un nombre de 100 000. En clair, en 2021, sur 362,1 millions de paiements effectués au Luxembourg 100 000 l’ont été par chèque.

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