Une première depuis plus d’un demi-siècle. Avec 3900 nouveaux arrivants en 2017, le contingent de Français dépasse celui des quelques 2400 Portugais. C’est ce qu’ont dévoilé, mardi, en marge du bilan annuel en matière d’asile et d’immigration, les ministres Jean Asselborn (Affaires Etrangères) et Corinne Cahen (Famille et Intégration).

Pourtant, les données publiées sur le portail du Statec semblent contradictoires. En 2016, à l’instar des deux années précédentes et même de l’an 2000, les migrations françaises dépassaient déjà celles des Portugais. En témoigne les 4119 néo-résidents français et leurs 3525 homologues lusitaniens en 2015.

Le tableau du Statec recensant départs, arrivées et solde migratoire

C’était il y a trois ans. La députée-maire de Thionville d’alors, Anne Grommerch, suggérait de réfléchir à l’idée d’un Monorail reliant sa municipalité à la capitale luxembourgeoise, pour remédier à la saturation de l’autoroute.

Elle s’inspirait alors de la réflexion d’une société canadienne, laquelle imaginait des cabines suspendues au rail par des moteurs-roues, chacune d’entre elles pouvant transporter une soixantaine de passagers à 250 km/h. 

La proposition déposée au mois de décembre dernier

À ce jour, l’ambition semble avoir fait long feu du côté de l’Hexagone. Au Grand-Duché par contre, certains n’ont pas enterré l’hypothèse et y songent même très sérieusement. C’est le cas du groupe Guy Rollinger, grosse entreprise de construction luxembourgeoise.

À la mi-décembre, il dépose une pétition publique en ce sens à la Chambre des députés. Un mois plus tard, la proposition est jugée recevable.

Etayée d’un solide dossier de présentation, la requête imagine une ligne entre Esch-sur-Alzette et Luxembourg remplissant le même objectif que sa prédecesseure, drainer l’afflux d’automobiliste et encourager le transport public.

Soutennus par des piliers au-dessus du trafic routier et des ponts, les rails ne suivraient pas nécessairement le tracé de la voie rapide. Le constructeur présente par ailleurs son projet sous l’angle “Energie, efficacité, économie et écologie”, en s’inspirant des modèles circulant dans de grandes métropoles comme Dubaï, Sidney ou Kuala Lampur (Malaisie). 

D’autres lignes en perspective

Electrique, le Monorail ne rejetterait pas de CO2, atténuerait les nuisances sonores et n’entraînerait qu’une faible perturbation de l’environnement (défrichage, déforestation, surface nécessaire etc).

Plus sûr qu’un train basique (déraillement et collision frontale impossibles), contrôlé automatiquement ou semi-automatiquement, il stimulerait l’économie grand-ducale par la création d’emplois et les retombées touristiques.

En cas d’engouement et d’impact positif, le groupe a déjà projeté le déploiement d’autres dessertes : celle préexistente serait étendue de Villerupt à Wasserbillig tandis que deux autres joindraient Longwy à Merzig et Howald à Arlon.

En ligne depuis hier, l’initiative attend désormais les 4.500 signatures nécessaires pour être discutée en session parlementaire. Pour l’heure, elle compte 121 paraphes.

Pourquoi cet écart ?

Le différentiel s’explique en réalité par la méthode de comptabilisation. Tandis que l’institut statistique s’appuie sur le registre des populations, c’est-à-dire les personnes inscrites aux communes, le ministère prend en compte l’attestation d’enregistrement des livrets.

Une caractéristique notable puisqu’il ne considère donc que ceux qui se déclarent sur le territoire pour la première fois. Les résidents luxembourgeois, un temps partis s’installer à l’étranger et ayant décidé de revenir, ne sont plus comptabilisés une seconde fois. 

Sur quelles données s’appuyer ?

Le ministère des Affaires Etrangères, contacté par lesfrontaliers.lu, reconnaît qu’il s’agit davantage d’une tendance que d’un véritable état de fait. Il confirme en outre que le recensement établi par le Statec est plus parlant. Ce dernier indique que le bilan migratoire pour l’année 2017 ne sera pas disponible avant le second trimestre de 2018.