Bon, pour l’Allemagne, voilà qui se comprend. Battue au terme de quatre années de combat, le pays n’a nulle raison de célébrer le 11 novembre 1918. Mais le Luxembourg n’a pas l’excuse de voir en cette date, la commémoration d’une défaite de ses troupes. Pourtant, la date-anniversaire de la signature de l’Armistice de la Première guerre mondiale ne fait l’objet d’aucune célébration.
A dire vrai, ce jour de 1918, le Luxembourg a certes la tête encore aux tragédies des combats, mais le pays est surtout politiquement agité. A l’heure où le Kayser est vaincu, le trouble gagne les fondements du Grand-Duché.

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A la Chambre, ce n’est que de quelques voix qu’une motion demandant la déchéance de la monarchie est repoussée. Des députés libéraux et socialistes voulaient ainsi en finir avec la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde, critiquée pour avoir entretenu des relations avec l’empereur allemand Guillaume II. Bien loin de la neutralité supposée du pays dans le conflit.

L’exemple russe

A Esch-sur-Alzette, toujours ce 11 novembre 1918, il est question de former un soviet. Dans la cité ouvrière où une grève a été fortement réprimée par l’occupant allemand un an auparavant, l’heure est à la revanche populaire.

Il est question de prendre modèle sur les groupements ouvriers et paysans qui naissent en Russie à la même période. Les conseils révolutionnaires sont l’exemple à suivre. Voilà pour l’atmosphère dans un Grand-Duché qui ne verra partir le dernier soldat germanique de son territoire que le 17 novembre.

L’arrivée des troupes US, le 21 novembre 1918 à Luxembourg-ville.

 

La date du 11/11 n’est donc pas restée parmi les heures glorieuses du Luxembourg. Pas de férié pour cette date mais à charge pour la statue de la Gëlle Fra, plantée Place de la constitution depuis 1923, de rappeler la mémoire des soldats luxembourgeois morts lors de la Première Guerre mondiale.

En Belgique, la date de l’Armistice n’a pas non plus été immédiatement célébrée. Il a fallu attendre 1922 avant que ce 11e jour du 11e mois fasse l’objet d’une commémoration nationale. C’est à ce même moment que le jour a été déclaré comme férié.

Et que les Français ne claironnent pas : c’est aussi quatre ans après l’arrêt des combats de 14-18 que le pays officialisera cette date et offrira un jour de relâche aux salariés. L’Hexagone marquant là son respect aux quelque 18 millions de morts et des centaines de milliers d’invalides qu’aura fait au total ce conflit.