Depuis 2018, on vous parle de l‘invasion des chenilles processionnaires dans la Grande Région.

Quelles sont les mois où apparaissent les chenilles urticantes ?

Il y a deux périodes pour les chenilles processionnaires :

  • entre début juin et fin juillet, c’est la période des chenilles processionnaires du chêne.
  • Entre août et septembre, ce sont les chenilles processionnaires du pin.

Leurs poils très urticants, volent partout et sont entrainés par le vent.

Où sont les chenilles et pourquoi reviennent-elles ?

Les chenilles processionnaires du chêne se développent de préférence dans les peuplements clairs et en zone de lisière. Néanmoins, quand elles sont très nombreuses, elles peuvent coloniser des zones forestières de pleine futaie (Fôret de grands arbres aux fûts dégagés), où elles provoquent dans des secteurs de taille variable des défoliations (chute des feuilles) qui peuvent être à l’origine de réductions de croissance.

Il faut aussi noter que la disparition des prédateurs comme les mésanges, capables de manger plus de 500 chenilles par jour n’aide en rien à la guerre contre les chenilles urticantes.

Quels sont les symptômes après avoir été « piqué » par les chenilles ?

Elles ont des poils qui s’accrochent facilement à la peau ou aux muqueuses et qui provoquent des réactions irritatives et inflammatoires (notamment de l’urticaire)  accompagnées ou non de réactions allergiques.

Les poils apparaissent sur les chenilles aux alentours de la mi-mai et jusqu’à la fin du mois de juin.

En cas de contact avec la peau :

– Apparition dans les huit heures d’une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons.

La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d’autres parties du corps. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l’intermédiaire des vêtements.

En cas de contact avec les yeux :

– Développement après 1 à 4 heures d’une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).

En cas de contact par inhalation :

– Les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires.

En cas de contact par ingestion :

– Il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s’accompagne de symptômes tels que de l’hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.

Comment traiter ces symptômes ?

En cas de contact avec la peau :

– Enlever tous les vêtements et les manipuler avec des gants,

– Laver les vêtements à la température la plus élevée possible et les sécher dans la mesure du possible au sèche-linge,

– Laver la peau abondamment à l’eau et au savon,

– Eventuellement se servir de ruban adhésif pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d’une épilation, En cas de contact avec les yeux :

– Les yeux doivent être rincés à l’eau claire, idéalement dans un cabinet médical.

En cas de contact avec les voies respiratoires :

– L’évaluation des symptômes respiratoires se fait par un médecin. Celui-ci donne un traitement adapté aux symptômes.

En cas d’ingestion de poils :

– Diluer la quantité de poils ingérés en buvant un grand verre d’eau. On peut tenter d’enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l’aide d’une spatule ou d’une compresse ou en les “épilant” à l’aide de ruban adhésif.

Quelles sont les mesures prises par la Ville de Thionville ?

Ce matin, au cours d’une conférence de presse, la maire de Thionville a expliqué les mesures prises pour faire face à ce fléau que représentent les chenilles processionnaires. La Moselle est en alerte rouge.

Même s’il n’existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles, la ville de Thionville explique que les différents traitements doivent être refaits chaque année.

En effet, même si l’on détruit toutes les chenilles vivantes sur son terrain, nos arbres seront réinfestés l’année suivante par des papillons pouvant provenir de plusieurs kilomètres. Ces traitements annuels doivent donc être maintenus tant que des nids, et donc des papillons, existent dans notre région.

Dès le printemps, en mars et avril, les nids repérés à Thionville et en périphérie subissent un traitement phytosanitaire biologique (aérien ou terrestre) avec un insecticide biologique qui agit par parasitisme. Ce bacille naturel est respectueux de l’homme et des animaux, préserve la faune.

Au 5e stade de développement, lorsque la chenille est armée de ses poils, le parasite est moins efficace. Il faut alors passer à la lutte mécanique. C’est ce que le service des Espaces verts de la Ville effectue actuellement, sur les nids identifiés, notamment aux abords des écoles. Une opération délicate nécessitant du matériel de protection intégrale et qui consistent en enlever mécaniquement (brulage, aspiration, grattage …) les nids plaqués sur les branches.

Dans les prochains jours, une entreprise spécialisée va également intervenir, à la demande de la Ville de Thionville, avec une nouvelle technique biologique. L’application sur les nids d’une huile végétale, qui étouffe le lépidoptère.

Et lorsque les papillons ont éclos, la Ville de Thionville effectue une campagne de piégeage par confusion sexuelle. L’application d’une phéromone de synthèse dans les lieux de reproduction agit comme leurre auprès des papillons mâles.

Faire revenir les mésanges

Afin de lutter encore plus efficacement contre ce phénomène, la Ville de Thionville développe depuis plusieurs années, en partenariat avec les associations environnementales (Les Pieds sur Terre, La LPO), des ateliers de fabrication de nichoirs pour permettre la reproduction de la mésange. De nombreuses actions ont été notamment menées dans les écoles thionvilloises, dont certaines sont déjà équipées de ces nichoirs. Afin d’inciter les particuliers à installer des nichoirs dans leurs jardins, la Ville de Thionville va développer des tutoriels à destination des réseaux sociaux, permettant à chacun de construire un habitat pour accueillir les mésanges.

A lire: Comment agir sur la prolifération des chenilles urticantes ?