La loi allemande vient d’imposer aux détaillants équipés d’une caisse enregistreuse de remettre un reçu pour tous les achats. Même pour un pain de quelques dizaines de centimes. Même si le client n’en veut pas.

Avec cette décision, l’administration allemande a dans le collimateur la restauration et d’autres secteurs habitués aux règlements en espèces, où fleurissent donc les cas de fraude.

Sur 50 tickets, 49 vont à la poubelle

« Les caisses des petits commerces ont des puces électroniques qui peuvent être lues à tout moment par l’administration des impôts. Pourquoi revenir à l’ancien système ? » explique un propriétaire de la librairie berlinoise Hammett, auprès de l’AFP. Selon lui, sur les 50 tickets qu’il va imprimer par jour, il va en jeter 49 à la poubelle. Outre les libraires, les boulangers et les patrons de snack sont vent debout car leurs nombreuses transactions modiques créent une montagne de bons à imprimer.

2 millions de kilomètres de papier

Selon les organisations professionnelles, le bilan carbone de cette mesure sera « des plus négatifs ». La Fédération du commerce allemand estime que 2 millions de kilomètres de papier seront nécessaires par an, soit un arbre par heure. La Chambre allemande de l’industrie et du commerce pointe les « coûts supplémentaires considérables pour le papier, l’impression mais aussi l’élimination des reçus restants ».

Qu’en est-il en France ?

En France, la loi antigaspillage visent, quant-à-elle, à interdire l’impression automatique des relevés d’achat inférieurs à 10 euros en 2020. Puis inférieurs à 20 euros en 2021, et à 30 euros en janvier 2022. Sauf si le client en fait la demande expresse.

Selon le journal Le Parisien, un autre amendement cible plus particulièrement les tickets de carte bancaire, et ce à partir de 2022. Ces initiatives bousculeront les habitudes des consommateurs comme des distributeurs.

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