A bien des égards, comme pour le rang de l’impôt, le niveau de dépenses en protection sociale n’est pas uniforme d’un Etat membre à l’autre.

En Europe et en 2016, les deux principales sources de financement de la protection sociale étaient les cotisations sociales (55 %) et les contributions publiques (40 %) selon les données fournies par Eurostat.

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Au sein de l’UE 28, ces dépenses comptaient en moyenne pour 28,2 % du produit intérieur brut (PIB) des pays.

En France, première de la classe, elles culminaient à 34,3 % du PIB. En Belgique et en Allemagne, elles atteignaient respectivement 29,8 et 29,4 % du PIB. Au Grand-Duché, la redistribution consacrée à la protection sociale équivalait à 22 % du PIB.

Données « surestimées » au Luxembourg

Néanmoins, pour mieux appréhender ces chiffres, il convient de les rapporter au niveau de vie des pays. Pour cela, un indicateur, le standard de pouvoir d’achat (SPA) permet d’occulter les différences de niveaux de prix et donne ainsi des conclusions un peu différentes.

Exprimée en milliers de SPA par habitant, la part la plus élevée, à première vue en tout cas, revient au Luxembourg (14,5 SPA/habitant), la deuxième à l’Autriche (11,1 SPA/habitant), la troisième à l’Allemagne (11 SPA/habitant), la quatrième aux Pays-Bas et au Danemark (10,9 SPA/habitant).

Selon ce calcul, celle de la France représente 10,8 SPA/habitant et 10 SPA/habitant en Belgique.

Précision importante de la part de l’institut européen de la statistique concernant le Grand-Duché : « L’indicateur « dépense par habitant » est calculé d’après la population résidente. Par conséquent, les données du Luxembourg sont surestimées par rapport aux autres pays, car une part importante des prestations est versée à des personnes vivant en dehors du pays (principalement des dépenses de santé, de retraite et de prestations familiales). »

45,5 % des dépenses de protection sociale destinées au pôle « Vieillesse et survie » en France

En outre, les postes de dépenses sont départagés en cinq pôles, lesquels bénéficient d’un pourcentage de la somme totale atteignant les niveaux suivants en Europe :

  • Vieillesse et survie : 45,6 % ;
  • Maladie/Soins de santé et invalidité : 36,9 % ;
  • Famille et enfance : 8,7 % ;
  • Chômage : 4,7 % ;
  • Logement et exclusion sociale : 4,2 %.

Là encore, des disparités concernant ces postes de dépenses existent entre les états européens et même à l’échelle de la Grande Région.

Ainsi, la part des dépenses de protection sociale destinée au pôle « Vieillesse et survie » s’élèvent à 44,9 % en Belgique, à 38,7 % en Allemagne, à 45,5 % en France et à 39,5 % au Luxembourg.

C’est le domaine des soins de santé qui prédomine, en termes de part de dépenses sociales, en Allemagne avec 43 % de ces dernières. Des proportions similaires sont par ailleurs relevées au Luxembourg (35,4 %), en Belgique (35,2 %) et en France (35 %) concernant la santé.

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