En décembre 2020, le Conseil Européen, composé des 27 chefs d’état, a décidé d’atteindre la neutralité climatique de l’Europe dès 2050, comme le demandait l’accord de Paris. La première étape vise à faire passer, dès 2030, la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% à 55 % minimum par rapport au niveau de 1990.

Quelles seront les conséquences de cette décision des 27 ?

On peut imaginer qu’elles concerneront le chauffage des logements, l’énergie fossile (véhicules, entreprises…), les transports, la déforestation, l’agriculture, l’utilisation du charbon… Bref, tous les domaines qui produisent des gaz à effet de serre. Chaque État a commencé sa réflexion, et certains ont déjà voté des lois dans ce sens.

Plus de véhicules hybrides ou thermiques, que des véhicules électriques ?

Cependant, nous ne disposons pas des détails, puisqu’ils ne seront abordés qu’en juin 2021.

Pourtant, ici ou là certains orateurs tranchent et affirment par exemple qu’on ne pourra vendre que des véhicules électriques en Europe à partir de 2045, ou 2040, voire 2035… D’autres soutiennent que les voitures à moteurs hybrides seront purement et simplement interdites. Sans parler de ceux qui savent déjà qu’on ne pourra plus vendre un véhicule d’occasion à moteur thermique.

Restons calmes et raisonnons ! Rien n’est encore gravé dans le marbre, rien n’est encore entériné, puisque en juin 2021, les 27 se réuniront à nouveau. Lors de ce Conseil Européen, ils établiront sans doute un règlement, auquel les États membres pourraient peut-être être soumis. Mais nous ne savons pas encore, et pour cause, s’il y aura des exceptions, ou si des adaptations à certaines situations particulières seront prévues.

Toujours est-il que certaines décisions seront sans doute difficiles à prendre.

Un seul exemple : la fabrication des automobiles à moteur thermique représente des millions d’emplois en Europe. Mais comment éviter les émissions de gaz à effet de serre générées par cette industrie ?

Quelles pourront être les nouvelles richesses qui découleront de ces décisions ?

Tant de bouleversements inévitables exigeront des sacrifices ! Mais ils seront sans doute à l’origine de nouvelles richesses :

  • la rénovation des logements devenus des passoires thermiques créeront de nombreux emplois qualifiés, et une production accrue,
  • la mise au point d’isolants plus efficaces, plus naturels, renouvellera la recherche et l’artisanat,
  • la mise sur le marché de nouvelles manières de transporter les voyageurs ouvrira des filières modernes : mise au point du moteur à hydrogène, perfectionnement des réseaux de recharge des véhicules électriques, etc.
  • les études et la technologie de l’énergie renouvelable croîtront : biomasse, solaire, éolien…
  • et bien d’autres choses encore que je vous laisse imaginer…

Quand j’étais petit, Maman me disait souvent : À quelque chose malheur est bon ! Elle savait que je pouvais tirer quelques solides apprentissages de ce que je croyais être une catastrophe. Elle avait raison : plutôt que nous lamenter, il nous faut rebondir et progresser sur de nouveaux chemins.

Il y a plus de 80 ans, Joseph Schumpeter, un économiste autrichien, disait à peu près la même chose : la destruction peut être créatrice, dans la mesure où elle contraint à innover et à inventer. Et il est urgent que les 27 tranchent, car ce n’est pas notre bonne vieille planète qui est menacée, mais la survie de l’homme qui l’habite.

Sur notre forum, les internautes parlent de l’interdiction des véhicules thermiques.

Stanislas Kopinski

Les véhicules à moteur thermique seront interdits en Europe
Comment protéger la planète ? Image : Mystic Art Design