Aussi important soit-il, au stade de l’école primaire/fondamentale, l’apprentissage des langues est appréhendé différemment en Belgique, en France et au Luxembourg ; certains États mettant plus l’accent que d’autres à faire de leurs élèves des petits polyglottes.

Le cas belge

Il y a dix ans en Wallonie, la moitié des élèves qui entraient en secondaire choisissaient le néerlandais comme seconde langue. Une décennie plus tard, ils ne sont plus qu’un tiers à opter pour la « langue du nord ».

C’est en partant de ce constat que la ministre de l’Éducation, Caroline Désir, œuvre à rendre obligatoire dans les écoles de Wallonie l’apprentissage du néerlandais/flamand dès la 3e primaire (niveau où les élèves sont généralement âgés de 8 à 9 ans). Une petite révolution d’autant que, en Wallonie notamment, lorsque les écoliers apprennent une nouvelle langue, celle-ci est bien souvent l’anglais et non le néerlandais.

Dans l’Union européenne, le Plat Pays n’est pas connu pour être le bon élève en matière de langues. Une étude d’Eurostat, l’office de statistiques de l’U.E, rappelait ainsi qu’en 2016, les petits Belges en enseignement primaire n’étaient que 37 % à étudier au moins une langue étrangère. C’est bien que moins que les Français (plus de 97 %) et loin derrière les Luxembourgeois (16,5 % apprennent une langue en primaire – appelé Enseignement fondamental – et même 83,5 % deux langues ou plus).

Lire D’où vient la langue luxembourgeoise ?

La France fait le minimum

Dans l’Hexagone, des efforts ont été réalisés ces dernières années pour rattraper le retard que pouvaient avoir les élèves sur certains de leurs voisins européens. Le ministère de l’Éducation nationale précise en ce sens que « dès la moyenne section de l’école maternelle, l’éveil à la diversité linguistique constitue un premier contact pour les jeunes élèves avec les langues étrangères (…) cette sensibilisation aux sonorités de différentes langues contribue au développement des compétences langagières orales des élèves. »

Une fois arrivés à l’école primaire, les petits Français se voient alors enseignés une langue vivante étrangère et ce, une heure et demie par semaine dès la classe de CP. Une pratique qui découle d’une loi en vigueur depuis 2013. Il s’agit le plus souvent de l’anglais, de l’espagnol, de l’allemand ou, plus rarement, de l’italien (l’aspect géographique comptant beaucoup dans le choix de la langue en question).

À noter qu’en Moselle, des cours de luxembourgeois sont également dispensés aux élèves dans le secteur de Sierck-les-Bains. Au total, ils sont 317 élèves en élémentaire (64 en grande section de maternelle, 57 en CP, 59 en CE1, 54 en CE2, 40 en CM1 et 43 en CM2) à profiter de cours de luxembourgeois dans les écoles de Kirsch-les-Sierck, Rustroff, Montenach, Manderen-Ritzing, Rellel et Sierck-les-Bains.

Lire Les enseignants luxembourgeois sont toujours les mieux payés d’Europe

Les Luxembourgeois toujours en tête

En ce qui concerne la pratique des langues, être un petit pays niché entre trois gros États peut avoir ses avantages. Et cela, le Grand-Duché l’a bien compris. Aussi, dès la crèche (entre 1 et 4 ans), les bambins luxembourgeois se voient offrir un programme d’éducation plurilingue par l’ensemble des services d’éducation et d’accueil. Dans ces établissements, on y parle luxembourgeois, français, ajoutés à la langue d’origine de l’enfant.

Une fois dans l’enseignement fondamental, les petits luxembourgeois poursuivent leur apprentissage du français et de leur langue nationale au cours du cycle 1 (de 3 à 5 ans). Dans les faits, « la langue de communication est le luxembourgeois et plusieurs activités ludiques sont organisées en français au cours de la semaine », précise le ministère de l’Éducation nationale du Luxembourg.

« Aux cycles 2 à 4 (enfants de 6 à 11 ans), l’alphabétisation se fait en allemand, alors langue d’enseignement (langue véhiculaire) de toutes les disciplines, à l’exception du français. L’apprentissage du français oral commence au cycle 2. L’apprentissage du français écrit est introduit au cycle 3.1 », conclue le ministère.

Lire À quel âge les Luxembourgeois quittent-ils le cocon familial ?

Lire Au Luxembourg, les jeunes peuvent apprendre la musique gratuitement

Retrouvez-nous sur Instagram :